L’artiste Zouglou, Amaral sera en concert, le samedi 12 mai 2018, à l’espace Opale, ex-Kalimba au Plateau Dokoui avec pour parrain artistique Molière. De son nom à l’état civil, Fofana Vamara, l'artiste aborde dans ses textes des faits de société et dépeint le quotidien des Ivoiriens. C’est à travers le zouglou, une musique engagée, qu’il se sent le plus à l’aise pour véhiculer son message.
Vous dites avoir échappé à une agression de policiers en septembre dernier à Abobo. Etes-vous fréquemment sujet à des menaces? Quels sont d’ailleurs vos liens avec les hommes politiques ?
Je n’ai pas beaucoup de portes ouvertes devant moi. C’est vrai, peut-être, à cause de mes chansons. J’ai reçu beaucoup de menaces anonymes, des intimidations, des harcèlements depuis la sortie de mon dernier album en 2015. Mais, je me dis que les menaces font parties des étapes pour un artiste complètement engagé auprès du peuple. Mon producteur Kalilou Cissé avait subi pire. Mais, il n’a jamais crié gare. Tant qu’il tenait, moi je tenais, comme disait l’autre. Si c’est le prix à payer pour être un artiste engagé, vraiment je le paye, je peux vous l’assurer.
Est-il risqué, aujourd’hui, de critiquer le pouvoir en place en Côte d’Ivoire et qu’est ce qui explique votre silence depuis deux ans?
Moi silence ! Pas du tout. Je n’ai pas peur. Si des personnes ont accepté d’investir de l’argent dans l’« artiste rebelle » que je suis, c’est que j’ai un rôle important à jouer dans la société. Je le dis toujours, le rôle d’un artiste Zouglou c’est de dire tout haut la souffrance du peuple. Peut-être que cela ne plaît pas à tout le monde. Il y a donc des risques. On a vu des artistes emprisonnés dans d’autres pays africains pour leurs chansons. Ici, on a des menaces anonymes et autres intimidations. Je reste un artiste engagé malgré tout.
Cependant, vous venez de sortir un single intitulé ‘’Emporter’’ qui rentre dans le registre du "zouglou-coupé décalé". Pourquoi ce revirement ?
Avec mon single « Emporter », j’ai juste voulu m’inscrire dans la mouvance du moment. Mais, il est trop tôt pour que vous tiriez des conclusions. Attendez le prochain album avant de juger.
Vous venez de finir une tournée en France. Qu’avez vous fait dans ce pays ?
Mon récent séjour en France n’était pas, en fait, une tournée en tant que telle. J’ai été invité par mon aîné Yabongo Lova, à son concert et d’autres spectacles qu’il a donné à Paris. Ce fut des spectacles grandioses. Mais, déjà en novembre 2016, j’avais effectué une tournée en France à la demande générale du public de là-bas.
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