Bebi Philip: La raison « Pour laquelle je n’ai pas participé aux Awards du coupé décalé»

Bebi Philip,  à l’état civil N’guessan Bebi Philippe Amessan, est un nom  connu dans le milieu du show biz Ivoirien. Artiste-chanteur, arrangeur et musicien, Bebi Philip, parfois appelé Kôrô Bebi ou l’arrangeur au doigté recherché, est aujourd’hui considéré par beaucoup comme une icône en Côte d’Ivoire. Il s’est confié à la Synthèse.

 Quand et comment a démarré votre passion pour la musique ?

Que pensez-vous des propos de certains de vos ainés qui affirment que des sonorités du coupe-décalé sont dépourvues de bon sens ?Bebi Philip : La musique est venue tout naturellement parce que dans la famille nous sommes en grande partie des musiciens. Mon père jouait un peu de la guitare, ma mère chantait des cantiques et mes frères étaient instrumentistes, donc la musique est innée dans la famille.

B.P: Je pense que c’est un artiste typiquement coupé-décalé qui devrait répondre à cette question car je ne suis pas bien placé pour répondre à cette question

Quelle est la particularité de Bebi phillip ? Qu’est-ce que les Ivoiriens doivent retenir de lui ?

B.P: Je ne veux imposer aucun style aux Ivoiriens. Je pense que je me suis déjà assez fait connaitre par mes réactions et mes productions et ma manière de voir les choses. Qu’ils retiennent juste que je suis un mystère.

Quel est l’avenir du coupé-décalé ?

B.P: Si les acteurs du mouvement coupé-décalé travaillent, créent de nouvelles sonorités, font beaucoup plus d’effort et continuent de me copier, comme ils le font si bien, je crois que cette musique évoluera et pourra tenir quelques années encore. Car, s’ils font uniquement du réchauffé, ce style musical  sera uniquement écouté en Côte d’Ivoire

Combien d’albums avez-vous?

B.P: J’ai un album ’’Joie de vivre’’, sorti en 2012 et plus d’une dizaine de singles enregistrés et qui se sont enchainés. Mon second album est pour bientôt.

Quel bilan faites-vous de votre carrière?

B.P: Mon bilan est assez positif. Même si les choses n’évoluent pas rapidement comme on le souhaiterait mais on voit qu’il y a de la constance. Depuis 10 ans, j’ai réussi à ne pas me faire oublier, j’ai réussi à m’imposer. J’ai eu une notoriété plus grande qu’en 2007 ou j’ai commencé à voler de mes propres ailes, étant arrangeur jusqu’à ce que je devienne artiste-chanteur.

Quel est le niveau, selon vous, du coupé-décalé ?

B.P: Le coupé-décalé comme toute musique, s’actualise. Certains artistes le font évoluer. Ce qui est un peu triste, c’est qu’il y a certains parmi les artistes de ce mouvement qui ne font pas d’effort, ils ne franchissent pas de palier et stagnent dans leur musique. J’aimerais ajouter que cette musique EST de moins en moins écoutée à cause du comportement de beaucoup d’artistes qui ont embrassé ce mouvement musical et il est important de redorer ce blason. Pour moi, ce sont les devanciers qui devraient accomplir ce travail en menant une véritable bataille.

Que pensez-vous des Awards du coupé-décalé ? Pourquoi avez-vous refusé d’y participer ?

B.P: C’est une bonne initiative car cela encourage les artistes de ce genre musical à travailler et à se battre pour avoir au moins des distinctions. J’ai refusé d’y participer parce que selon moi, ce n’était pas assez bien organisé, les critères de sélection pour donner les prix n’étaient pas assez bien coordonnés. En plus, pour moi, avoir un prix dans le coupé-décalé n’est pas mon objectif. Si ça vient tant mieux, dans le cas contraire, j’avance. Le plus important c’est de faire ma musique parce qu’à la base je suis musicien. Je travaille avec des artistes coupé-décalé, seulement avec deux artistes par année. C’est juste en tant qu’Ivoirien pour rehausser le niveau de la musique ivoirienne. Au même titre que je travaille avec des artistes du zouglou, au même titre, je travaille avec des artistes urbains.

Quels sont vos rapports avec les autres artistes du mouvement coupé-décalé ?

B.P: Je n’ai pas de problèmes avec les artistes du mouvement, nous nous entendons très bien. A preuve, nous nous amusons souvent en boite de nuit car c’est la musique populaire du pays. J’insiste pour dire que je ne suis pas et je ne me définis pas comme un artiste coupé-décalé. Je suis musicien et je suis également un artiste avec grand A qui a dans son catalogue des titres zouglou, des titres reggae.

Vous faites de nombreux  featurings avec des artistes de renom comme Koffi olomidé, Eddi kenzo…Quel est votre secret ?

B.P: Mon secret est que je me lâche beaucoup et que je vais au-delà de mes limites. Je considère toujours que je suis en train de m’amuser quand je suis sur les machines. Du coup c’est mon habileté à sortir des sons extraordinaires qui fait que de grands artistes me font la cour.

Entre l’arrangement et la chanson, ou vous vous sentez le mieux ?

B.P: Je me sens mieux dans l’arrangement parce que je passe beaucoup plus de temps à arranger qu’à me produire sur scène.

Pensez-vous qu’un jour, on pourra voir sur un même album ou sur une même scène Bebi philip-Serge Beynaud-Arafat Dj-Débordo Lukunfa ?

B.P: Ça dépendra de l’argent du promoteur. Il va falloir qu’il mette beaucoup d’argent. Il faudrait que ce prometteur fasse également le tri car je ne partage pas la scène avec des faibles.

Selon vous, qui est le véritable numéro un du coupé-décalé en Côte d’Ivoire?

B.P: Je pense que c’est entre Arafat Dj et Serge Beynaud. On connait Arafat le plus souvent pour ces frasques et Beynaud pour son travail. Maintenant, le choix revient aux fans.

Dans vos propos que je cite : ‘’Je suis le faiseur des numéros 1 du mouvement coupé-décalé’’, que voulez-vous insinuez ?

B.P: Ce ne sont pas mes propos. Dans une de mes chansons, j’avais affirmé que ‘’je ne cherche pas à être numéro 1 mais les numéros 1 je les fabrique’’ et dans une autre chanson j’ai dit également ‘’Mister Bebi Philip le seul et unique fabricant des numéros 1, je bosse avec qui je veux, quand je veux et surtout quand je le veux’’. Juste pour dire que je prends plaisir à être sur les machines, à façonner le style de musique de celui qui travaille avec moi sans toutefois le jalouser car pour moi ça ne sert à rien de mettre son esprit dans une œuvre et après venir combattre l’interprète. Je ne bosse pas pour de l’argent et surtout avec n’importe qui. Je suis très stricte sur le talent et la passion de celui qui souhaite se faire arranger. Pour moi, c’est la passion et surtout avoir le niveau.

Lasynthese

Source : 225news