Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, la femme du premier
président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny a célèbre ses 89 ans ce mardi 17
septembre 2019. Qui est cette grande et illustre dame ? Comment a-t-elle fait
chavirer le cœur du père de la nation ivoirienne pour qu’il divorce d’avec sa
femme Kadhidja Racine Sow pour l’épouser
tout en se mettant à dos l’Eglise catholique? Toutes les réponses dans les
lignes qui suivent.
Thérèse N’Goran Brou, devenue Marie-Thérèse
Houphouët-Boigny, est née le 17 septembre 1930 en Côte d’Ivoire. Elle est le
fruit de l’union de Lambert Yao Brou, inspecteur des douanes en Côte d’Ivoire
et liée de près avec le centre du pouvoir traditionnel Baoulé à Sakassou, avec Suzanne Aya Folquet, issue d’une grande
famille bourgeoise de métisses.
Thérèse Brou fait sa scolarité à l'École normale de filles
de Bingerville et au lycée Mamie Faitai de cette première capitale de Côte
d’Ivoire. Ses aptitudes scolaires lui valent de compter parmi les 13 filles des
148 boursiers qui seront envoyés en France dans le cadre de leurs études en
1946, sur impulsion du député ivoirien en France d'alors, Félix
Houphouët-Boigny.
La famille Brou et
Houphouët-Boigny, une amitié de longue date
La famille de Thérèse Brou était amie avec Félix
Houphouët-Boigny depuis le début des années 1930. Certaines rumeurs feront état
d'un lien de parenté entre l'ancien président de Côte d'Ivoire et la famille
Folquet elle-même. Félix Houphouët-Boigny a même été le témoin de mariage de
Joseph Folquet, frère de Suzanne, qu’il côtoyait et recevait régulièrement à
Villepinte en région parisienne, où le député possédait un pavillon dans les
années 1930-1940.
Ces affinités et l'ascendance aristocratique de la famille
Brou renforcera plus tard, lorsqu'il devient un homme politique en 1945, les
alliances et les liens entre cette grande famille et Félix Houphouët-Boigny,
dont l'amitié avec les Brou s'avèrera politiquement bénéfique, et symbolisera
un rapprochement avec le centre du pouvoir politique Baoulé. Mais pas cela
seulement.
Une rencontre qui
bouleverse tout
Thérèse Brou fait la rencontre de Félix Houphouët-Boigny,
alors député, au tout début des années 1950 à Paris, lors d'un déplacement de
celui-ci, alors qu'elle est encore étudiante. Tombé sous le charme de la jeune
femme, Félix Houphouët-Boigny manifeste rapidement le désir de l'épouser. Il
était déjà uni à Kadhidja Racine Sow, pour qui il avait reçu une « dispense de
disparité de culte » délivrée par le pape afin de l'épouser à l'église. Il faut
noter que Kady Sow était musulmane et une union avec une non-chrétienne était,
en ce temps-là, un phénomène d'une rareté absolue. C'était l'autorisation pour
la rendre possible que l'on appelait la « dispense de disparité de culte ».
Pourtant, le caractère exceptionnel de son mariage religieux
n'empêchera pas Félix Houphouët-Boigny de se séparer, en 1950, de Kadhidja Sow
avec qui il était uni et qui lui aura donné quatre enfants. Un tracas était né
de là, sur lequel allaient inévitablement se heurter les relations de Félix
Houphouët-Boigny avec les prêtres. Pour ces derniers, l'affaire était d'autant
moins aisée que l'homme, en se mettant immédiatement en ménage avec Thérèse
Brou, ne leur avait laissé aucune possibilité d'intervention.
Malgré de nombreuses difficultés, Félix Houphouët-Boigny épouse la jeune Thérèse Brou en seconde noces. Jean Delafosse était l'officier d'état civil qui avait célébré cette union le 22 juillet 1952, à l'hôtel de ville d’Abidjan. C'est seulement en 1964 que le Vatican autorise un mariage religieux, fait très rare et le second pour Houphouët-Boigny. Seize années plus tard, c'est Monseigneur Yago lui-même qui...
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