La fête avait été annoncée annulée, la semaine passée. Mais, finalement, une solution semble avoir été trouvée pour la tenir. Ceci, pour ne pas faillir à la tradition et fâcher les mânes et créer d’autres problèmes.
L’Abissa, fête traditionnelle annuelle en pays N’zima aura bel et bien lieu. Mais, pas comme les années passées. Contrairement aux éditions habituelles qui tiennent sur plusieurs jours, voire une semaine, cette année, la fête de l’Abissa est prévue pour se dérouler en une seule journée. La date du samedi 10 novembre prochain a été arrêtée.
Bien avant, ce mercredi 7 novembre 2018 a lieu une cérémonie de purification. Celle-ci fait suite aux violences qui ont eu lieu dans la ville de Grand-Bassam, au lendemain des élections municipales du 13 octobre dernier. Les populations de l’ancienne capitale de la Côte d’Ivoire se sont soulevées et ont profané des symboles de l’Abissa pour protester contre la posture de leur roi durant les élections dont les résultats sont contestés.
Sa majesté Désiré Tanoé, roi des N’zima, et par ailleurs président de la Chambre des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, a été hué par ses sujets, qui l’ont traité de tous les noms. Certains ont même demandé sa destitution sur le trône. C’est au regard de cette situation tendue que la fête de l’Abissa, suspendue, avait été annoncée annulée. Une décision pleine de conséquence sur le plan traditionnel. D’où le retour, selon des gardiens de cette tradition, à la parade, mais en une seule journée pour éviter de tout compliquer. « Si l’on annule la fête cette année, il faudra attendre 5 années et des cérémonies spéciales de purification pour y revenir », expliquent les sachants.
Selon les mêmes sources, beaucoup de choses pourraient se passer pendant la fête le samedi. L’Abissa, en effet, est l’occasion où se prennent les grandes décisions en pays N’zima. C’est le jour ou tout citoyen de ce peuple peut s’adresser sans ménagement au roi. Aussi, ce jour, tout individu est habilité à prendre la parole et à dire ce qu’il veut à son autorité traditionnelle. Une tribune qui pourrait servir au camp des protagonistes qui réclament la destitution de Sa majesté, Désiré Amon Tanoé. Ceux-ci ayant la possibilité de poser publiquement cette revendication sur la place de l’Abissa. Voici qui laisse des incertitudes sur la journée du samedi attendue comme un tournant décisif de la crise que vit Grand-Bassam ces dernières semaines.
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