Prenant la parole, Adou Richard a indiqué qu’avec les réseaux sociaux, les moyens d’expression ne cessent de se multiplier. Et la liberté d’expression est profondément exposée à de nouveaux défis et menaces.
Selon lui, « le droit à la liberté d’expression est un droit fondamental qui s’inscrit dans de nombreux textes tels que la Déclaration universelle des Droits de de l’homme dans son article 19 qui dispose que nul ne peut être inquiété pour ses opinions. »
« C’est le droit de toute personne à exprimer ce qu’elle pense, ressent, quel que soit le moyen utilisé. C’est aussi le droit d’être informé et de pouvoir diffuser des informations. Cependant, la liberté d’expression se trouve affectée de nombreuses limites que nul ne doit ignorer », a-t-il précisé.
Pour lui, nul ne peut aujourd’hui ignorer que les réseaux sociaux sont une chambre d’écho et un vecteur d’accélération de l’information. « Il porte en puissance une capacité de mobilisation citoyenne formidable. C’est un lieu d’échange où peuvent s’organiser un certain nombre d’actions, comme on a pu le voir avec les ‘’gilets jaunes’’ en France, ou lors du printemps arabe », a-t-il affirmé.
A en croire le Procureur ivoirien de la République, le numérique pourrait constituer un fabuleux atout pour toute démocratie. Cependant, avec les nouveaux médias, les individus et leurs communautés (...) sont exposés à la propagande et à la désinformation qui, dans bien des cas, dominent les déclarations des autorités publiques. Comme en témoigne la prolifération des fausses nouvelles durant la pandémie du covid-19 via ces canaux, les paroles désobligeantes et dégradantes que les personnes formulent derrière leur écran croyant en leur anonymat.
« Le numérique peut être un vecteur de discrimination, d’incitation à la haine, d’actes attentatoires à l’intégrité et à la dignité de la personne humaine, de violation de la vie privée. Les réseaux sociaux favorisent la commission d’infractions. La désinformation et les "Fake news" ont pris une ampleur de plus en plus importante à l'échelon mondial », a-t-il relevé.
Mais pour le Procureur de la République, la formule est bien connue : la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. « Nos propos peuvent être considérés comme de la calomnie, de la diffamation, de l'obscénité, des incitations à la violence ou au meurtre, de parjure. Ils peuvent violer le secret défense, le droit d'auteur, le secret commercial, le droit au respect de la vie privée et à la dignité d'autrui ou la sécurité nationale ou de nature à troubler l’ordre public. C’est pourquoi, l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques comporte en elle les éléments de sa limitation. A savoir, la prévention et la dissuasion de l’incitation au terrorisme dans l’intérêt de la sauvegarde de la sécurité nationale et de l’ordre public. Aussi, le paragraphe 2 de l’article 20 de ce Pacte impose aux Etats d’interdire tout appel a? la haine nationale, raciale ou religieuse. »
Au moment où le nombre d’utilisateurs de médias sociaux ne cesse d’augmenter, 227 millions au cours de l’année 2021 ; 4,70 milliards au début du mois de juillet 2022 (la population mondiale est estimée à 08 milliards environ), la protection de la liberté d’expression exige que chaque Etat crée un environnement favorable a? la participation aux débats publics de toutes les personnes concernées, leur permettant d’exprimer, sans crainte leurs opinions et leurs idées.
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