"Laurent Gbagbo va rentrer, il n'y a aucun problème (...) je prendrai les dispositions pour qu'il puisse rentrer" dès que son procès devant la Cour pénale internationale (CPI) "sera terminé", déclare M. Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et candidat à sa propre succession pour un troisième mandat controversé.
M. Gbagbo, 75 ans, au pouvoir de 2000 à 2010, a été acquitté en première instance de crimes contre l'humanité par la CPI en 2019 après huit ans de détention, et vit à Bruxelles dans l'attente d'un éventuel procès en appel.Selon ses proches, le pouvoir ivoirien l'empêche de rentrer dans son pays en refusant de lui fournir un passeport, au grand dam de ses partisans qui attendent son retour avec ferveur. Des proches de M. Gbagbo avaient déposé sa candidature pour la présidentielle, mais celle-ci a été invalidée par le conseil constitutionnel. Rappelant sa condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour l'affaire dite du "braquage" de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest, lors de la crise post-électorale de 2010-2011, le président Ouattara précise : "Je ne compte pas l'amnistier mais je compte prendre une décision qui facilite son retour".
Alassane Ouattara plaide en revanche pour la "prison à perpétuité" pour son ancien allié Guillaume Soro, chef de la rébellion des années 2000 qui l'a aidé à prendre le pouvoir, l'accusant d'avoir fomenté "un coup d'Etat". "Pour lui ce sera la prison. Il n'y a aucun doute là-dessus. Il mérite la prison à perpétuité pour ce qu'il a fait", déclare M. Ouattara à propos de son ancien Premier ministre et ancien président de l'Assemblée nationale, brouillé avec lui depuis 2019, et qui vit en exil en Europe.
Condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour détournement de fonds publics, Guillaume Soro, 47 ans, dont la candidature à la présidentielle a aussi été invalidée, est également poursuivi pour "complot et atteinte contre la sécurité de l'Etat", avec une vingtaine de ses partisans.
Sur twitter, Guillaume Soro n'a pas tardé à réagir.
Non non @kaderdia ne t’es-tu pas trompé ?! N’est-ce pas des propos de Idi Amin Dada? https://t.co/1V73Vp4PyZ
— Guillaume K. Soro (@SOROKGUILLAUME) October 24, 2020
La tension monte à une semaine de l'élection présidentielle. Les affrontements intercommunautaires qui se sont déroulés de lundi à mercredi à Dabou, à 50 km à l'ouest d'Abidjan, ont fait 16 morts et 67 blessés, selon un nouveau bilan du gouvernement samedi.
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