- Monsieur le Ministre de l’Emploi et de la Protection
Sociale,
- Mesdames et Messieurs les Ministres,
- Messieurs les Présidents des organisations d’employeurs
CGECI et FIPME,
- Monsieur le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie,
- Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des
Centrales syndicales UGTCI, DIGNITE, FESACI-CG, UNATRCI et
HUMANISME,
- Monsieur le Président du Conseil du Dialogue Social
(CNDS),
- Honorables invités,
- Mesdames et Messieurs,
La tenue de cette rencontre commémorative de la Fête du Travail,
malgré le contexte particulier lié à la pandémie à Coronavirus, est la
manifestation de l’attachement du gouvernement au dialogue avec les forces
vives de la nation, socle de notre développement économique et social.
Ces célébrations annuelles nous donnent, en effet,
l’occasion d’un échange franc et constructif entre les autorités et les organisations
syndicales, en vue de renforcer les actions du gouvernement en faveur des
travailleurs et de l’ensemble des populations.
Les urgences liées à la gestion de la crise sanitaire
actuelle et de ses conséquences socio-économiques nous ont amené à organiser
cette cérémonie symbolique, sur instructions du Président de la République,
S.E.M. Alassane Ouattara, dans un format adapté à la situation actuelle.
En effet, à l’instar de la quasi-totalité des pays du monde,
notre pays est frappé par une crise sanitaire sans précédent, due à la pandémie
du Covid-19 qui met à mal notre économie et menace les emplois.
Face à cette conjoncture, il s’est avéré nécessaire, dans le
cadre de la stratégie de riposte mise en place par le gouvernement, d’annuler
les célébrations de la Fête du Travail sur toute l’étendue du territoire
national.
La rencontre restreinte de ce jour vise à maintenir le
dialogue avec les acteurs du monde du travail, car, aujourd’hui plus que jamais,
le gouvernement et les travailleurs doivent accorder leurs points de vue afin
de poursuivre la dynamique d’amélioration des conditions de vie des populations
entamée depuis 2011.
Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Centrales
syndicales,
Jusqu’à la survenance de la crise sanitaire à Coronavirus,
le gouvernement a travaillé, de façon constante, pour la prise en compte des
revendications présentées par les Centrales syndicales à l’occasion des
commémorations de la Fête du Travail.
En 2019, nous avons constaté, ensemble, que la plupart de
ces revendications ont été satisfaites ou sont en cours de réalisation. En ce
qui concerne les revendications sociales, portant notamment sur une meilleure
redistribution des fruits de la croissance, la lutte contre la cherté de la
vie, la création d’emplois de qualité pour les jeunes et la mise en place de
politiques de financements de micro-projets pour les femmes en milieu rural, des
actions notables ont été accomplies dans le cadre de la mise en œuvre du
Programme Social du Gouvernement 2019-2020.
Ce programme d’envergure, d’un montant de plus de 1000 milliards
de FCFA, a connu jusqu’alors une mise en œuvre satisfaisante. Des résultats
tangibles ont été atteints dans les domaines de la santé et de la protection
sociale, de l’éducation, de l’accès aux biens de première nécessité, de
l’emploi des jeunes et des femmes et, enfin, du bien-être en milieu rural.
Aujourd’hui, l’urgence est relative à la préservation de la
santé des populations, au soutien à apporter aux plus vulnérables et à la mise
en place d’outils pour soutenir notre économie et garantir sa relance, en
sauvegardant les entreprises et les emplois.
A cette importante problématique, le gouvernement a apporté des
réponses, notamment à travers le Plan de riposte sanitaire, d’un montant de
quatre-vingt-quinze (95) milliards huit-cent quatre-vingt (880) millions de
FCFA et le Plan de Soutien Economique, Social et Humanitaire, évalué à mille
sept cent (1700) milliards de FCFA.
Ce second Plan s’articule autour de trois axes majeurs que
sont : les mesures de soutien aux entreprises, les mesures d’appui à l’économie
et les mesure en faveur des populations.
- Mesdames et Messieurs les Ministres,
- Chers partenaires sociaux,
- Mesdames et Messieurs,
Les conditions particulières dans lesquelles nous
commémorons la Fête du Travail cette année, traduisent la gravité de la
situation que nous traversons. Cette pandémie, au-delà de la menace qu’elle
fait planer sur la santé de la population, constitue également une véritable
menace pour nos entreprises et pour les emplois.
Au niveau économique, de la détection du premier cas, le 11 mars
2020, à ce jour, force est de constater une baisse drastique des activités.
Avec ce ralentissement de l’activité économique, le taux de croissance du
Produit Intérieur Brut a été révisé à 3,6%, contre 7,2% initialement prévu.
C’est pourquoi, le gouvernement, dans le cadre de la mise en
œuvre de sa stratégie de riposte à la pandémie, a pris de nombreuses mesures de
soutien aux entreprises afin de maintenir l’activité économique et d’assurer sa
relance, en préservant l’outil de production et les emplois.
Ces mesures sont, entre autres, relatives à la suspension
des contrôles fiscaux ainsi qu’au report du paiement des impôts et taxes dus à
l’Etat sur une période de trois (3) mois, à l’annulation des pénalités de
retard dans le cadre de l’exécution des marchés et commandes publics durant la
période de crise, au paiement de la dette intérieure et à la mise en place de
fonds dont :
- le Fonds de Soutien aux Grandes Entreprises, doté d’une enveloppe
de cent (100) milliards de FCFA et
- le Fonds de soutien aux Petites et Moyennes Entreprises,
doté d’une enveloppe de cent cinquante (150) milliards de FCFA.
Il a également été mis en place un Fonds Spécial d’Appui aux
acteurs du secteur informel, destiné notamment à octroyer des soutiens à ceux
d’entre eux qui sont impactés par la crise sanitaire et à refinancer les
institutions de crédits, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes de
financement des acteurs du secteur informel.
Dans le cadre du volet social de ce plan, je voudrais
souligner que depuis le 23 avril dernier, 177 198 ménages impactés bénéficient d’une
aide directe de l’Etat, d’un montant de treize (13) milliards trois cent (300)
millions de FCFA, à travers le Fonds Spécial de Solidarité et de Soutien
d’Urgence Humanitaire qui est doté d’une enveloppe globale de cent soixante-dix
(170) milliards de FCFA.
En outre, les transferts directs au profit de 227 000
ménages vulnérables, dans le cadre du projet Filets Sociaux Productifs se poursuivent
malgré la crise actuelle.
Je voudrais saisir cette occasion pour saluer la mémoire de
tous ceux qui ont perdu la vie du fait de cette pandémie et apporter le soutien
et le réconfort du gouvernement à leurs familles respectives.
- Chers partenaires sociaux,
- Mesdames et Messieurs,
Comme, vous le constatez, le gouvernement, sous la houlette
du Président de la République, S.E.M. Alassane Ouattara, ne ménage aucun effort
pour faire face aux défis posés par la pandémie du Covid-19.
Je puis vous assurer qu’il veillera à garantir une réponse sanitaire
efficace et à amoindrir les effets de cette crise au niveau économique et
social. Les employeurs et les travailleurs sont au cœur de la réponse apportée
par l’Etat.
Les réflexions sont en cours pour la prise de mesures
toujours plus adaptées, en s’appuyant principalement sur une évaluation précise
de l’impact de la crise sur l’emploi, notamment dans les secteurs les plus
affectés (transports, tourisme, commerce, arts et spectacles).
Si de nombreux mécanismes existent dans notre Code du
Travail dans une telle situation, ces mécanismes ne garantissent, toutefois,
pas de revenu de soutien aux travailleurs. A cet effet, les organes tripartites
du dialogue social ont formulé des recommandations.
Il s’agit, notamment, pour le Patronat de renforcer le
dialogue avec les salariés, en vue d’aboutir à des consensus mutuellement bénéfiques.
Selon le point qui a été fait au gouvernement par le Ministre de l’Emploi et de
la Protection sociale, à la date du 17 avril 2020, ce sont 706 entreprises qui
ont pris des mesures de mise en chômage technique d’une partie de leurs
employés.
Il s’agit de 18755 travailleurs qui sont concernés; autant
de familles qui risquent de se retrouver dans la précarité. J’appelle le
Patronat à privilégier l’utilisation des mécanismes mis en place pour préserver
les emplois.
C’est seulement lorsque toutes les solutions auront été
épuisées que le recours au chômage technique peut se comprendre, surtout dans
une situation aussi inédite. En tout état de cause, le licenciement ne devrait
pas intervenir dans cette situation.
Pour sa part, le gouvernement est activement au travail pour
opérationnaliser les différents instruments de soutien économique et social, en
liaison avec le secteur privé. Il s’agira de trouver des mécanismes afin que
les travailleurs mis en chômage technique bénéficient d’un minimum de revenu
pour satisfaire à leurs besoins.
Je me propose d’ouvrir des discussions avec le Patronat sur
cet import sujet afin de parvenir à des points d’accord, dans l’intérêt des
entreprises et des travailleurs. Nous traversons là une dure épreuve. Mais nous
la surmonterons grâce à la solidarité dont nous faisons preuve et aux bases
solides de notre corps social et de notre tissu économique.
Je n’omets pas de saluer et de remercier toutes les
importantes contributions techniques, matérielles et financières apportées par
les employeurs et les partenaires techniques et financiers, depuis le début de
cette lutte contre la pandémie.
Je voudrais saisir cette occasion pour saluer, encore une
fois, le travail important abattu par l’ensemble du personnel médical et les
personnels de soutien, ainsi que ceux de la recherche. Le gouvernement veille particulièrement
à leur protection, en les dotant de matériel et fournitures nécessaires,
notamment les gants, les masques et les tenues appropriées.
J’adresse également des mots de félicitations et
d’encouragement aux agents des Forces de Défense et de Sécurité qui veillent à
la mise en œuvre efficace des mesures prises par l’Etat, en vue d’endiguer la
pandémie.
En reconnaissance de ces efforts, le Président de la
République a octroyé des primes exceptionnelles aux agents de tous les corps de
la Santé et aux Forces de Défense et de Sécurité. Les paiements sont effectifs
depuis cette fin du mois d’avril.
Restons tous mobilisés pour surmonter très rapidement cette crise
sanitaire mondiale afin de nous concentrer, à nouveau, sur la poursuite de
l’édification d’une société ivoirienne solidaire et prospère.
Je vous remercie de votre aimable attention.
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