Dans les médias locaux, les taxis, tous les lieux publics, c’est le sujet de discussion favori depuis la déclaration du président guinéen en conférence de presse, dimanche 15 mai. Alpha Condé déclarait qu' il revient au peuple de Guinée de décider de son avenir politique. Cette déclaration pratiquement ordinaire alimente bien de débats au sein de la société civile.
« Dans un pays, ce n’est pas à vous de décider, c’est le peuple. Personne, je dis bien, personne ne me dira ce qu’il faut faire, excepté le peuple de Guinée. J’ai un programme de cinq ans que j’applique pour satisfaire le peuple de Guinée. Je ne rentrerai pas dans ce débat de limitation de mandats », a répondu Alpha Condé à la question de savoir si le fait pour lui de fréquenter des pays à démocratie douteuse n’augurait pas de son ambition à se maintenir au pouvoir au-delà du délai constitutionnel.
Cellou Dalein Diallo réagit
Pour Alpha Condé, seuls comptent les avantages qu’il tire de ses relations bi et multilatérales. « Nous en avons assez qu’on invective : l’Afrique, l’Afrique… L’Asie du Sud-Est dont on vante tant les mérites s’est développée comment ? Est-ce que ce sont des démocraties ? La Malaisie ? Pourquoi vous ne voulez pas que je collabore avec Kagamé ? Non, je n’ai aucun complexe. Chaque président est libre, en fonction de son peuple, de faire sa politique ».
De son côté, Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, craint que « cette déclaration donne lieu à une nouvelle transition. Les Guinéens ne voudront pas du tout que leur Constitution soit modifiée. Il y aura un choix à faire avec des conséquences et j’espère que Alpha Condé fera le bon choix, pour la démocratie et pour lui-même. » Et le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de se réjouir de la réaction de l’ambassadeur des États-Unis en Guinée, Dennis Hankins, qui s’est dit convaincu qu’ après les révolutions burkinabé et sénégalaise aucun projet de modification du mandat présidentiel ne prospérerait en Afrique de l’Ouest.
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