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Politique

Appel à l’union de l’opposition: Blé Goudé dit Non à Gbagbo

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Appel à l’union de l’opposition: Blé Goudé dit Non à Gbagbo
L’ex-bras séculier de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, n’entend plus obéir au moindre claquement de doigt de son ancien mentor. Saisissant l’occasion d’une cérémonie jeudi 15 août 2024 au siège de son parti à Cocody, il a rejeté, à mots couverts, l’appel à l’union de l’opposition lancé par Gbagbo à Bonoua, le 14 juillet dernier.

Les choses sont donc désormais claires : Blé Goudé n’entend pas rejoindre les partis politiques de l’opposition qui ont répondu ou comptent répondre à l’appel lancé par l’ancien chef de l’État, Laurent Gbagbo, depuis Bonoua, le 14 juillet dernier. Il l’a fait savoir à travers des propos qui, pour être sibyllins, n’en traduisent pas moins la position officielle du parti de l’ex-leader des jeunes patriotes.

« Enlever quelqu’un n’est pas un programme de gouvernement »

En effet, Blé Goudé a saisi la tribune offerte par « l’Ecole du parti » pour glisser sa position sur l’appel de Bonoua. Prenant prétexte de la « conférence des leaders », organisée par la direction de l’encadrement et de la formation de son parti, il a dit niet au projet de son ancien maître à penser, Gbagbo, visant à fédérer tous les partis de l’opposition en vue de battre le parti au pouvoir, le RHDP, à la prochaine présidentielle. « Moi, je ne peux pas me mettre avec quelqu’un qui dit : Venez on va enlever celui-là. Moi, je ne fonctionne pas comme cela. Enlever quelqu’un n’est pas un programme de gouvernement », a-t-il sèchement répondu.


Puis, le leader du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP) s’est employé à clarifier davantage sa position. « Hier, le RDR et le Front populaire ivoirien (FPI) se sont mis ensemble pour enlever Bédié (…). Ils ont appelé ça le Front républicain. En 2010, le PDCI et le RDR se sont mis ensemble au sein du RHDP pour enlever le vieux père. Et ils nous ont emmenés à La Haye. Quand sommes revenus, ils étaient divisés. Souvenez-nous d’hier pour agir autrement aujourd’hui », s’est-il étendu sur sa position et partant, celle de son parti. Lequel avait indiqué la veille, mercredi 14 août, dans un communiqué, qu’il prenait acte de l’appel de Bonoua et ferait connaître sa position sous peu. On peut dire que cette position est désormais connue : Blé Goudé refuse de s’aligner à nouveau, derrière Gbagbo comme pendant la décennie que celui-ci a passée au pouvoir.

Une position qui s’explique sans doute par le fait qu’il est en désaccord avec la ligne de conduite du nouveau parti de l’ancien président, dénommé le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). En effet, au cours de la même cérémonie, Blé Goudé a clairement désapprouvé l’incohérence des responsables du PPA-CI, qui applaudissent aujourd’hui les auteurs de coups d’État, alors qu’ils disaient combattre hier toute accession au pouvoir par la force.

 Blé désavoue le PPA-CI qui applaudit les putschistes  

Sans le nommer, l’ex-leader des jeunes patriotes a fustigé l’attitude d’un baron du PPA-CI, en l’occurrence Koné Katinan qui, profitant d’un séjour au Burkina Faso, a exprimé toute l’admiration de son parti au chef de la junte burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré. « Nous sommes de votre côté », avait-il notamment déclaré. 

Dénonçant cette apologie des coups d’État qui ne dit pas son nom, Blé Goudé a eu ces mots : « Quelle que soit ta position, vis selon tes principes et tes valeurs. Hier, tu étais opposé aux armes comme moyen d’accession au pouvoir, mais pourquoi aujourd’hui tu applaudis quelqu’un qui dit : je vais prendre les armes pour enlever celui-là ? », a-t-il taclé sans le nommer Koné Katinan et, par-delà lui, les dirigeants du parti de Gbagbo.


Et le président du COJEP d’enfoncer le clou : « Nous sommes un parti républicain, c’est-à-dire que nous respectons les institutions de la République. Nous sommes attachés à des valeurs de la République. Je n’accepte pas que quelqu’un vienne déstabiliser mon pays, mettre à mal les institutions de la République, parce qu’il n’est pas content et il prend des armes. Je l’ai dit hier quand le Président Laurent Gbagbo était au pouvoir. Comme aujourd’hui, je suis dans l’opposition, est-ce que vous allez me voir en train de cheminer avec des gens qui n’ont pour seul programme que les armes ? Jamais ! ».

Pour lui, un parti qui se veut démocrate, se doit d’être républicain et donc ne peut envisager d’accéder au pouvoir que par la voie des urnes et non des armes. « Oui, je veux que le régime change, je veux changer la Côte d’Ivoire en profondeur, transformer notre pays sur la base des valeurs, sur la base d’un projet contraire à celui que ceux qui sont au pouvoir font et donc je vais solliciter le suffrage des Ivoiriens avec un projet que je soumets à leur approbation. S’ils sont d’accord, ils vont me voter dans les urnes », a encore soutenu l’ancien « général de la rue » du temps où Laurent Gbagbo était au pouvoir.

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