Leur réaction était attendue. Elle est tombée à l’issue de la rencontre qu’ils ont eue, le jeudi 9 août 2018, à Accra au Ghana. Les exilés pro-Gbagbo dans le pays de Nana Akufo-Addo ont analysé, lors de la réunion, l’ordonnance prise, le lundi 6 août 2018, par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Elle amnistie 800 Ivoiriens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise postélectorale de 2010, ou des infractions contre la sûreté de l’Etat, commises après le 21 mai 2011, date de sa prestation de serment.
Ils étaient presque tous là, les barons de l’ex-régime, avec à leur tête, le président de la Coordination du Front populaire ivoirien (Fpi) en exil, Emile Guiriéoulou et le Porte-parole de Laurent Gbagbo, Koné Katinan Justin. Et, après débat, selon des sources proches des participants, ils ont pris acte de l’ordonnance d’amnistie. Mais, ils ont dit qu’ils se donnaient du temps pour observer sa mise en œuvre, souhaitant qu’elle soit « inclusive en prenant en compte tous les cas, notamment celui des militaires omis ou exclus ».
Pour ces exilés, il « faut aussi du temps pour organiser le retour de toutes ces dizaines de milliers de réfugiés » du Ghana.
Relativement au cas des militaires omis ou exclus, c’est un message qu’ils lancent en direction du numéro 1 ivoirien. Qui, dans son discours du lundi 6 août 2018, a précisé qu’«une soixantaine de militaires et de membres de groupes armés ayant commis des crimes de sang ne seront pas concernés ».
Si les Simone Ehivet Gbagbo, Lida Kouassi Moïse, Assoa Adou, Tchiédé Jean Gervais et autres Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul ont recouvré la liberté, depuis le mercredi 8 août 2018, ce n’est pas le cas pour le gros lot des prisonniers bénéficiant de l’ordonnance d’amnistie. Selon nos sources, leur libération est une question de jours, le temps de finir avec les procédures.
Pour le président ivoirien, l’amnistie est « une mesure de clémence de la Nation entière envers ses filles et ses fils ». « J’invite donc, tous les bénéficiaires de cette amnistie à faire en sorte que notre pays ne revive plus jamais de tels évènements, et ne sombre plus jamais dans la violence. Nous devons, tous, prendre conscience de l'extrême nécessité d'installer, de façon définitive, une société de responsabilités, où chaque citoyen doit répondre de ses actes. A tous nos concitoyens, particulièrement ceux qui ont payé un lourd tribut lors de ces événements douloureux, je leur demande de bien vouloir accepter de pardonner. Je voudrais leur dire qu’ils continueront de bénéficier d’une attention particulière de l’Etat. Je leur demande aussi de s’inscrire résolument dans la dynamique de la réconciliation nationale », a lancé Alassane Ouattara dans son message à la veille de la célébration du 58e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
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