" Je demande pardon au Président Laurent Gbagbo. Je ne veux pas rentrer en conflit avec lui (...). Je lui demande pardon... Je ne veux plus discuter de tout cela... Je ne connais pas un entourage. C'est le président Laurent Gbagbo que je connais (....) Je ne peux pas faire tout ça et être en conflit avec Laurent Gbagbo (...) Je ne peux pas prétendre aller chercher la paix, sans être en paix avec Laurent Gbagbo", a déclaré Blé Goudé.
"Si jamais je l'ai choqué, sans même chercher à savoir ce que j'ai fait, je lui demande pardon", a-t-il insisté, soulignant qu’ ‘’un enfant ne cherche pas à avoir raison de son père... je suis gêné, je lui demande pardon", a, encore, martelé le président du Cojep qui a passé plus de six ans avec Laurent Gbagbo en détention à la Cour pénale internationale (CPI) avant leur acquittement définitif le 31 mars 2021.
Depuis son retour en Côte d’Ivoire fin novembre 2022, l’opinion évoque des dissensions entre Blé Goudé et son ancien co-pensionnaire de la Cour pénale internationale au point où il n’a pas encore rendu visite au président Gbagbo, cinq mois après son arrivée au pays.
Sur le plateau de NCI, Blé Goudé a, également, évoqué avec ses quatre débatteurs et l’animateur Ali Diarrassouba, sa nouvelle posture de recherche de la paix et de la réconciliation.
‘’Ce n’est pas vrai de dire que le peuple ivoirien n’a aucun problème. En cinq mois, (…), je suis allé vers les Ivoiriens. Ceux qui m’ont accueilli avec tant de ferveur ce ne sont pas que des partisans du Cojep. Je suis allé dans les églises, les mosquées, j’ai parlé avec eux (…), des individus profondément blessés, vous ne les entendez pas (…). Je suis même allé vers ceux avec qui je m’étais brouillé pour leur demander pardon. Les Ivoiriens avaient besoin qu’on vienne vers eux. Qu’on écoute leurs ressentis’’, a indiqué Blé Goudé.
Selon lui, l’appel à l’enrôlement sur la liste électorale qui n’a enregistré que 500 000 nouveaux inscrits est un indice pour réconcilier le peuple avec la classe politique car ce peuple ne se sent pas dans l’action politique.
‘’Chaque fois que les élections approchent, la tension monte. Je ne peux pas planter des ignames dans un champ qui n’est pas défriché. On a l’illusion que nous sommes en paix. Nous vivons une paix fragile. Et la Côte d’Ivoire est en train de se placer sur la liste des pays à risque électoral’’, a-t-il déploré.
Sur la question de la non-participation de son parti aux élections locales, Blé Goudé a, longuement, insisté que ‘’c’est notre choix de ne pas participer aux élections. Il faut le respecter’’.
‘’Je ne cours pas derrière les élections. Après un débat qui a duré près de 6h, in fine, nous avons pris cette décision qu’on peut ne pas comprendre aujourd’hui mais on le comprendra plus tard. Aucun parti n’a jamais renoncé d’aller aux élections pour la paix (…). On peut ne pas me croire aujourd’hui mais jugez-moi au résultat’’ a exhorté Blé Goudé qui dit avoir sa ‘’méthode’’ et qu’il ‘’ne ruse pas’’.
Concernant sa radiation de la liste électorale avec ‘’le président Gbagbo et Guillaume Soro’’, Blé Goudé en appelle aux trois elders (Bédié, Ouattara et Gbagbo) de se retrouver pour ‘’trouver une solution politique’’ à la question.
‘‘Ma radiation sur la liste électorale est la conséquence de ma condamnation à 20 ans. Je ne suis pas surpris. J’ai mal. Parce que j’ai toujours considéré cette condamnation comme une condamnation politique. J’invite les trois grands à se retrouver pour trouver une solution politique à cette question’’, a-t-il insisté.
Pour Charles Blé Goudé, il faut apporter des solutions structurelles et non conjoncturelles pour éviter les conflits électoraux à savoir la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) qui, selon lui, n’en est pas une car elle est contrôlée par ‘’des partis qui sont eux-mêmes en compétition’’
‘’Il faut donner à notre pays une CEI où les partis politiques sont membres à titre d’observateurs. La CEI composée de militants de partis politiques, est à la base de tous les conflits en Côte d’Ivoire. Chacun est mandaté pour faire gagner celui qui l’a mandaté’’ a déploré Blé Goudé qui propose, également, un découpage électoral juste.
Selon lui, les deux critères à considérer dans le découpage électoral ce sont la démographie et la superficie. ‘’On ne légifère pas pour le présent mais pour l’avenir et pour les générations futures. Ici, chaque parti politique se croit obligé de faire son découpage électoral quand il est au pouvoir’’, a-t-il fait savoir.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article