Ce samedi, le groupement politique RHDP devient un parti politique. La formation présidentielle tient son premier congrès ordinaire à Abidjan au cours duquel ses statuts et ses instances définitifs seront mis en place. Les travaux ont commencé en commission vendredi, mais la grand-messe populaire a lieu ce samedi au stade Félix Houphouët-Boigny où des dizaines de milliers de militants sont attendus pour écouter le discours d’Alassane Ouattara.
« Parti arc-en-ciel », « parti de la diversité », « premier parti de Côte d’Ivoire »… Les qualificatifs de ses promoteurs pour désigner le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) sont légion.
Né d’une alliance en 2005 entre deux poids lourds de la politique ivoirienne alors dans l’opposition, le Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bedié, le RHDP n’a plus grand-chose à voir treize ans plus tard.
Le PDCI a claqué la porte l’été dernier, estimant notamment que le candidat RHDP pour la présidentielle de 2020 devait être issu de ses rangs, ce qu’il n’a pas obtenu. Certains cadres du parti d’Henri Konan Bedié ont toutefois décidé de rester au sein du RHDP qui rassemble aussi l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UPDCI) de Mabri Toikeusse et des personnalités issues d’autres petites formations.
Pour les cadres du nouveau parti qui se réclame maintenant de Félix Houphouët-Boigny et d’Alassane Ouattara, les récentes élections locales ont prouvé que le RHDP était une machine à gagner la présidentielle de 2020.
Pourtant, en son sein, il fait face à des divisions. Henri Konan Bédié travaille depuis quelques mois à la mise en place d’une large plateforme politique, pouvant inclure le Front populaire ivoirien (FPI), et destinée à faire barrage au candidat RHDP en 2020.
Guillaume Soro se met en congé de la présidence de l'Assemblée nationale
Surtout, et ce sera l’un des sujets de conversation ce samedi au Congrès, dans les gradins et à la tribune, le cas Soro. Alors que les appels de cadres du RHDP à la démission du président de l’Assemblée nationale se multiplient, Guillaume Soro a été reçu jeudi soir par Alassane Ouattara. Officiellement, rien n’a filtré de la rencontre, mais vendredi il a publié un communiqué.
Dans ce communiqué daté du 25 janvier, Guillaume Soro ordonne au vice-président de l’Assemblée nationale, Privat Oulla, « d’assurer la présidence des réunions du bureau et la direction des services sur la période allant de ce jour au 20 février, en raison de [son] absence ». Pas d’annonce d’une démission donc, dont pourtant selon des sources concordantes le principe serait acté.
Mis au pied du mur, Guillaume Soro aurait clarifié sa position et son refus d’adhérer au RHDP. Ces derniers mois, le président de l’Assemblée nationale et vice-président du RDR n’a cessé de mettre de la distance entre lui et ses anciens amis politiques, se rapprochant d’Henri Konan Bédié notamment.
Son entourage le confirme : Guillaume Soro ne sera donc pas présent au Congrès RHDP ce samedi. Raison de son absence : il est en voyage. On sait qu’il se prépare à suivre un cursus à l’université américaine de Harvard. Guillaume Soro a-t-il laissé une lettre de démission qui ne sera rendue publique qu’après le Congrès RHDP ? Quittera-t-il ses fonctions à la faveur de la prochaine session parlementaire qui débute en avril ? Ou une session extraordinaire sera-t-elle convoquée avant pour constater une vacance si effectivement démission il y a ? Pour l’instant, rien ne filtre.
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