Suite à la publication de la lettre ouverte de dix ONG de défense de droits de l’Homme au président Ivoirien Alassane Ouattara, pour lui demander de tenir ses promesses contre l’impunité des crimes de la crise post-électorale, Florent Geel, responsable du bureau Afrique de la FIDH a été reçu sur le plateau de France 24.
Il s’est opposé au projet d’amnistie contre les auteurs de crimes crapuleux en Côte d’Ivoire pendant cette période, précisément à Duékoué.
« Dernièrement, on entend des rumeurs de projet de loi dissimulé sous le manteau qui ferait état d’amnistie pour les auteurs de crimes les plus graves lors de la crise post-électorale. Là c’est inadmissible ! ça va à l’encontre des promesses du président Ouattara, répétées, réitérées depuis 2011 au cours de son 1er mandat. On est au cours de son 2e mandat et que va-t-il advenir avant la fin de son 2e mandat », s’est inquiété Florent Geel.
Sept ans de promesses de Ouattara, le directeur Afrique de FIDH interroge alors: « Est-ce qu’on va enfin avoir des procédures judiciaires dignes de ce nom, dignes de la Côte d’Ivoire et dignes de la justice ivoirienne qui capable de le faire »
L’attitude du gouvernement ivoirien face aux crimes de Duékoué est pour Florent Geel la preuve de l’impunité en Côte d’Ivoire.
« A Duékoué, dans l’ouest du pays, des crimes ont été commis par des miliciens pro-Gbagbo, plus une répression terrible des FRCI, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, des forces qui soutenaient le président Alassane Ouattara au moment de la crise. On estime entre 500 et 800 personnes qui ont été exécutées, peut-être plus 800 que 500, et placées dans des fosses communes. Ces fosses communes n’ont pas été exhumées, il y avait de l’argent pour le faire, ça n’a pas été fait. Ce sont des preuves essentielles sur des crimes de masse qui sont commis en Côte d’Ivoire et qui ne sont pas à la disposition de la justice. Comment peut-on faire la justice sans avoir fait les premiers actes essentiels, c’est-à-dire, exhumer les victimes pour voir comment elles ont été exécutées », explique Geel.
Pour le responsable Afrique de FIDH, les mutineries ces dernières années contre Alassane Ouattara sont la conséquence de cette impunité. « L’impunité est un boomerang, et si on ne fait pas cette justice, on ne pourra pas faire la paix. La preuve avec les mutineries à répétition qui se déroulent en Côte d’Ivoire, 4 en deux ans sur les deux dernières années. On ne fera pas l’émergence sans un minimum de justice », se convainc Geel.
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