La modification de la Constitution ivoirienne officiellement annoncée concerne un « ajustement » et se fera dans une « perspective inclusive », a dit lundi à APA le porte-parole du gouvernement Sidi Touré, en marge des vœux du nouvel an des acteurs du monde judiciaire au chef de l’Etat.
« Ce n’est pas un projet caché, c’était su de tout le monde que nous devions forcément arriver à cet ajustement de la Constitution », a fait savoir le porte-parole du gouvernement ivoirien Sidi Touré, dans un entretien avec APA dans les jardins de la présidence.
Selon le porte-parole du gouvernement Sidi Touré « le président a donné l’esprit, (et) c’est véritablement un ajustement qui se ferait dans la perspective inclusive avec la contribution de tout le monde et sans éliminer qui que ce soit », en allusion à l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Un autre aspect, dira-t-il, est que « la dernière Constitution, dans son ouverture maximale a certainement intégré certains aspects qui ne permettaient pas le bon fonctionnement des institutions dans la pratique ».
Il s’agit de faire « des ajustements » qui permettront au pays « d’avancer », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter qu'il « ne saurait présumer ou présager de ce qui va être fait, les spécialistes le dirons » mais « ça sera une démarche inclusive, tout le monde va y contribuer ».
Interrogé, Ouraga Obou, le présidence du Comité d’experts chargé de rédiger la Constitution de 2016, a fait observer que « la Constitution n’est pas un dogme, elle est faite pour régir un peuple et il faut que la Constitution réponde à tout moment au besoin de notre pays ».
M. Ouraga qui a indiqué n’avoir pas encore été sollicité pour la prochaine modification, a laissé entendre qu'il est « toujours disponible pour la République », tout en soutenant qu' « il est bon de retoucher la Constitution parce que c’est une matière vivante ».
Devant des membres du corps judiciaire, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, a annoncé lundi des réformes institutionnelles « dans le courant du premier trimestre » de 2020, indiquant qu'il proposera au Parlement des « modifications de la Constitution de la troisième République ».
Il s’agit de rendre l’actuelle Constitution « plus cohérente » et tenir compte de certaines observations, a souligné le chef de l’Etat ivoirien, sans autres précisions, mentionnant que cette révision constitutionnelle ne vise pas à bannir qui que ce soit dans la course à la présidentielle.
« Je viens d’avoir 78 ans, je ne compte exclure personne y compris moi-même », a-t-il ironisé.
Selon l’opposition ivoirienne, l’actuelle Constitution, votée en référendum en novembre 2016, ne permet pas à M. Ouattara de faire un troisième mandat parce que limitant cela à deux quinquennats. Le camp présidentiel en fait une lecture contraire.
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