Le Président du Rassemblement pour le progrès et la paix (RPP, opposition) Gnonzié Ouattara a estimé, samedi, qu’on « ne peut pas gouverner sans parler avec ses opposants», appelant à la mise en place d’une Commission électorale indépendante (CEI) «consensuelle et inclusive », gage d’une «confiance» pour une élection présidentielle qui consacrera le «véritable gagnant» .
« Pour nous au RPP, la solution pour aborder 2019, surtout 2020 (année de l’élection présidentielle) dans la paix et la quiétude, c’est que le pouvoir finisse par se résoudre à dialoguer avec les partis politiques », a déclaré Gnonzié Ouattara au cours d’une cérémonie d’échange de vœux de nouvel an avec les militants de son parti à Abidjan.
« On ne peut pas gouverner sans parler avec ses opposants », a-t-il insisté, invitant à faire en sorte que la CEI soit « totalement reformée conformément à l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples prononcé en novembre 2016 ».
« Il faut faire en sorte que la CEI reflète telle qu’elle est définie dans l’article 51 de la constitution. C’est-à-dire une Commission véritablement indépendante, consensuelle, inclusive, une commission à laquelle tous les ivoiriens font confiance», a expliqué le président du RPP.
«Lorsque les ivoiriens iront aux élections en sachant que le gagnant sera véritablement le gagnant, je pense que cela va décrisper la situation socio-politique », a-t-il poursuivi. L’opposition dans son ensemble accuse la CEI actuelle d’être « inféodée au pouvoir en place», le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Par ailleurs, Gnonzié Ouattara a réitéré l’ambition du RPP qui est de travailler pour « accéder au pouvoir », mais « à défaut, nous pourrions éventuellement être dans le pouvoir, c’est-à-dire s’associer à d’autres formations politiques pour exercer le pouvoir ».
Sur convocation du Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, s’est tenue le 21 janvier 2019 une rencontre à la Primature (Cabinet du Premier ministre) entre les membres du gouvernement, les partis et groupements politiques de Côte d’Ivoire sur la réforme de la CEI.
Les propositions de l’opposition et de la société civile devront être transmises au ministère ivoirien de l’intérieur et de la sécurité dans deux semaines avant l’ouverture des débats de fond.
Cette rencontre présidée par le Premier ministre fait suite à la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui a ordonné à l’Etat de Côte d'Ivoire dans son arrêt rendu le 18 novembre 2016 à Arusha (Tanzanie), de procéder dans un délai de un an à une réforme de la CEI.
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