Plus d’un an après une première condamnation à 20 ans de prison, l’ancienne première dame ivoirienne comparaît depuis le 31 mai devant la Cour d’assises d’Abidjan, cette fois pour « crime contre des prisonniers de guerre et crime contre l’humanité ».
Aux premiers jours de son procès, Simone Gbagbo s’est montrée très en verve face aux lourdes accusations. Dénonçant une procédure « politique », elle a également assuré avoir été victime de tentatives de viol lors de son arrestation en avril 2011. Alors que son procès doit reprendre lundi 20 juin, Jeune Afrique fait le point sur ses principales déclarations.
« Je ne reconnais pas les faits » – Mardi 31 mai
Au premier jour de son procès, l’ex-première dame de Côte d’Ivoire a rejeté toutes les charges pesant contre elle. « On m’accuse de faits qui ne sont pas établis » et pour lesquels « on affirme mon implication directe », a-t-elle par ailleurs lancé. Avant d’affirmer que la crise post-électorale était selon elle née du refus d’Alassane Ouattara, « aidé par les autorités françaises, de respecter la Constitution ivoirienne ».
Simone Gbagbo dénonce des agressions sexuelles – 1e juin
Au deuxième jour de son procès, les déclarations de Simone Gbagbo ont jeté un froid dans l’assemblée. Devant la cour, elle a affirmé le 1er juin avoir été victime de tentatives de viol lors de son arrestation en 2011 en compagnie de son mari, Laurent Gbagbo.
« Je suis arrivée à l’hôtel du Golf les fesses à l’air, ma nudité exposée, j’ai subi plusieurs tentatives de viol en plein jour (…) et tout cela en présence des soldats français qui filmaient », a-t-elle affirmé.
Lors de son arrestation, Simone Gbagbo avait visiblement été brutalisée. Une photographie du couple, prise le 11 avril 2011, montrait que son pagne avait en partie été arraché.
« Les patriotes ont fait oeuvre utile en Côte d’Ivoire » – 2 juin
« Les patriotes ont fait oeuvre utile en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens devraient s’aligner pour leur dire merci », a-t-elle affirmé sans sourciller, alors que le mouvement fait pourtant l’objet de lourdes accusations. Soupçonnée de les avoir financés, Simone Gbagbo a nié en bloc, admettant seulement avoir participé à leurs manifestations.
Au troisième jour du procès, le juge Bouakhi Kouadio l’a également interrogée sur son influence auprès de Laurent Gbagbo, actuellement jugé par la Cour pénale internationale (CPI).
« Pourquoi n’avez-vous pas demandé à votre mari d’abandonner le pouvoir ? », a-t-il demandé. « C’est lui [Laurent Gbagbo, Ndlr] le vainqueur, il m’aurait giflée si je lui faisais la suggestion », lui a-t-elle répondu. Depuis le premier jour de son procès, l’ancienne première dame se défend en effet de toute influence auprès de son mari.
Les tirs d’obus sur le marché d’Abobo, « une pièce de théâtre » – 6 juin
Accusée par le parquet d’être liée au bombardement du marché d’Abobo de mars 2011 et de la répression de la marche pacifique de l’opposition devant la RTI le 16 décembre 2010, Simone Gbagbo a, à nouveau, récusé les chefs d’accusations, allant jusqu’à nier l’existence de certaines exactions.
« Ce crime n’a pas existé. C’était une pièce de théâtre », a-t-elle assuré, interrogée sur les tirs d’obus sur le marché d’Abobo, qui s’étaient soldés par la mort de sept personnes. « Mes adversaires avaient besoin d’un incident de ce genre pour actionner l’ONU et voter des résolutions contre le régime de M. Gbagbo » a-t-elle ajouté.
Si l’ancienne première dame était soutenue par des fidèles, plusieurs blessés et proches de victimes de la crise postélectorale ont dénoncé l’attitude de l’ancienne dame de fer. « Les préjudices causés aux différentes victimes civiles sont irréparables, donc aujourd’hui, je pense qu’elle paie le prix de ce qu’elle a semé », a témoigné auprès de l’AFP un ancien chauffeur, qui dit avoir perdu une jambe dans l’explosion d’un obus pendant la crise. Nul doute que la reprise du procès s’annonce mouvementée.
in jeuneafrique.com
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