C'était hier le dernier jour pour déposer des recours après les élections locales du 13 octobre. Des recours sur lesquels la chambre administrative de la Cour suprême doit maintenant statuer. Parmi les très nombreux dossiers sur la table des magistrats : le cas de la région du Guémon.
Les résultats des régionales dans cette région de l'ouest du pays n'ont pas été proclamés. Alors que le scrutin s'est déroulé sans aucun incident de sécurité, la CEI a même invalidé le vote dans l'un de ses départements, le département de Facobly en raison d'irrégularités constatées à propos d'une seule localité. Aujourd'hui pourtant, les deux candidats arrivés en tête et qui revendiquent chacun la victoire demandent l'annulation de cette décision de la CEI et la proclamation des résultats.
Le challenger Célestin Serey Doh contre le sortant Evariste Méambly sont deux indépendants parmi cinq prétendants. Depuis plusieurs jours, les noms d'oiseaux fusent de part et d'autres. En cause les résultats d'un village, Guézon, dans le département de Facobly (région du Guémon) où 11 bureaux de vote litigieux, et pour quelques dizaines de voix, font basculer le scrutin dans un sens ou dans l'autre.
Célestin Serey Doh accuse son adversaire, avec la complicité du responsable départemental de la CEI, un certain Bernard Tro, d'avoir fait disparaître le procès-verbal papier de Guézon et d'en avoir fabriqué un autre, favorable à Evariste Méambly.
« Nous avons simplement constaté la tricherie d'un des cinq candidats, M. Méambly Evariste. Il serait vraiment juste de proclamer des résultats en tenant compte des PV qui détiennent la quasi totalité des représentants des candidats et qu'ont fasse fi des PV magiques envoyés par M. Tro Bernard », estime M. Doh.
Proclamer des résultats les chiffres de Guézon qui lui donnent la victoire d'une courte tête: pas question pour Evariste Méambly qui estime que la CEI peut s'appuyer sur les procès-verbaux électroniques qui eux sont bien parvenus à Abidjan. « Le patron de la CEI de Facobly doit dire comment le PV physique a disparu. Mais je suis heureux parce que dans sa déposition, il dit que les voix attribuées à M. Méambly permettent d'être président de la région du Guémon. Par voix électronique je les transmets à mes patrons. Je ne suis pas prêt aujourd'hui que ma victoire me soit volée », nous explique-t-il.
Quoiqu'il en soit, la Cour suprême devra statuer rapidement puisque la loi prévoit qu'une nouvelle élection doit se tenir dans un délai d'un mois.
Par ailleurs, Evariste Méambly a tenté mardi d’organiser une conférence de presse dans les locaux d’une entreprise de communication à Abidjan. Il en a été empêché par un cordon de police. Interrogé, le ministre de la Communication Sidi Toure a invoqué hier le « risque de trouble à l’ordre public » pour justifier une décision de son collègue de la Sécurité.
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