En service à la direction générale de la police nationale à Abidjan, Adamo Bonaventure Guillaume Séverin est le 32e témoin entendu dans l’affaire Gbagbo-Blé Gloudé. Chef du district d’Adjamé lors des violences postélectorales, il a déposé aujourd’hui.
La séance de ce vendredi 10 février s’est ouverte avec le témoin P-560, venu lui aussi déposer sans pseudonyme. Cette nouvelle journée de procès a également été sous tension, avec plusieurs altercations entre les parties à propos des méthodes d’interrogation du témoin. Ce dernier a ainsi dû sortir plusieurs fois pour permettre des mises au point à l’intérieur du prétoire.
Le témoin était interrogé par le substitut du procureur, Lucio Garcia. La marche du 16 décembre 2010 vers la Radio-télévision ivoirienne (RTI), menée par les partisans de Ouattara et réprimée par les forces loyales à Gbagbo, est l’une des quatre charges retenues par le procureur. Elle a été au centre de cet interrogatoire.
Quelles instructions a-t-il reçues ou données ce jour, c’était l’enjeu des questions posées par l’accusation. « Y avait-il des consignes du préfet de police par rapport aux marches qui avaient lieu avant celle du 16 décembre ? » demande Lucio Garcia.« Non » répond le témoin. « Le matin du 16 décembre, le préfet de police m’a fait appeler pour me dire que des gens étaient en train de marcher vers la RTI. Il m’a demandé de vérifier l’information, et si elle était exacte, de disperser les manifestants avec des grenades lacrymogènes ».
L’accusation remonte le cours de la journée au fil des comptes-rendus transmis au témoin par différents commissaires présents sur le terrain. Le bilan sera de « sept morts et treize blessés » stipule l’un des rapports. « Je crois savoir que certaines personnes sont décédées par balle et d’autres pendant leur évacuation vers le CHU »précise le policier.
Ivoirejustice.net
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