Au moment où elle planche sur la requête d'acquittement de Laurent Gbagbo et Blé Goudé, déposée par leurs avocats, la Cour pénale internationale( Cpi) ne relâche pas la pression sur Simone Gbagbo.
Elle a relancé récemment les autorités ivoiriennes sur le cas de l'épouse de Laurent Gbagbo. C'est du moins ce que révèle le porte-parole de la Cpi, Fadi Abdallah, qui a été interrogé par le site d’information afrikipresse. Selon lui, cette juridiction internationale n'a pas changé d'avis sur le cas de l'ex-première dame: elle continue de la réclamer. Au dire du porte-parole de la Cpi, la Chambre d'appel de la Cpi avait confirmé, le 27 mai 2015, la décision rendue par la Chambre préliminaire I, qui avait jugé recevable le dossier de l'ex-première dame, contrairement à ce qu'avançaient les avocats de l'Etat de Côte d'Ivoire. En clair, la Chambre d'appel, après la Chambre préliminaire I, avait estimé que la Cpi était bien fondée à juger Simone Gbagbo.
Les choses en étaient là jusqu'à ce que les juridictions ivoiriennes jugent l'ex-première dame pour les mêmes charges que celles que la Cpi a retenues contre elle. A l'issue de ce procès, elle a été acquittée. Depuis, la Cpi est revenue à la charge en demandant à l'Etat de Côte d'Ivoire de lui transférer Simone Gbagbo, laissant sous-entendre que le procès n'a pas été conforme aux standards internationaux. C'est en ce sens que la Chambre préliminaire I a sommé les autorités ivoiriennes de lui faire parvenir des documents à même de lui ôter les arguments qui l'ont fondée à rejeter la requête d’irrecevabilité des avocats de l'Etat de Côte d'Ivoire.
"C'est pourquoi la Chambre préliminaire cherche à obtenir des informations concernant tout acte susceptible d’avoir une incidence sur la recevabilité de l’affaire qui aurait été accompli par les autorités judiciaires ivoiriennes après le 11 décembre 2014, date à laquelle la Cour s’est prononcée sur la recevabilité de l’affaire concernant Simone Gbagbo", a souligné Fadi Abdallah. Puis le porte-parole de la Cpi d'ajouter: " La Chambre a donc ordonné au Greffier de la Cour de demander, au plus tard le vendredi 21 septembre 2018, aux autorités nationales compétentes de Côte d’Ivoire de fournir aussi vite que possible à la Chambre toute information et tout document pertinents, notamment des exemplaires de décisions et d’autres actes émanant des autorités nationales, concernant les procédures nationales à l’encontre de Mme Simone Gbagbo. La Chambre décidera de la suite qui pourra être donnée suite à la réception de ces documents. Nous ne pouvons pas spéculer sur leur décision". C'est dire que le dossier Simone Gbagbo est loin d'avoir été refermé par la Cpi.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article