Ce sont des chiffres qui, mis côte-à-côte, ne peuvent laisser indifférent tant, par leur caractère exponentiel, ils montrent l’ampleur des grandes crises électorales en Côte d’Ivoire.
Du boycott actif de 1995 à la crise électorale de 2010-2011, en passant par celle de 2000, l’on remarque que le nombre de morts a grimpé de façon exponentielle. 30 personnes tuées en 1995, 300 en 2000, et 3000 en 2010-2011, l’on remarque qu’à chaque crise le nombre de personnes tuées a été multiplié par dix.
C’est l’équation qu’a réussi à ressortir Geoffroy-Julien Kouao dans son nouvel essai « 2020 ou le piège électoral ? L’indispensable réforme du cadre théorique, juridique et institutionnel des élections en Côte d’Ivoire ».
Ce n’est pas de façon fortuite qu’il le fait. Même si l’auteur salue l’accalmie lors de la présidentielle de 2015, qu’il explique par l’absence de poids lourd en face du président sortant, il est convaincu que les crises électorales sont le fait d’élections mal organisées.
Par conséquent, au regard de la situation actuelle avec un processus électoral qui n’a pas encore débuté, à 18 mois de la présidentielle, ainsi que tous les appétits affichés, il craint que l’on vive en 2020 une quatrième crise électorale.
« La prochaine élection est prévue pour 2020. L’explosion du RHDP, la libération de Laurent Gbagbo, et les velléités de Soro Guillaume sont symptomatiques d’une élection où les principaux acteurs seront présents. D’où l’inquiétude affichée par la communauté nationale et internationale », écrit Geoffroy-Julien Kouao à la page 27-28.
Si les élections présidentielles sont sources de crise, selon l’auteur, il tient pour responsable premier le mode de désignation du président de la république. D’où sa proposition : « La Côte d’Ivoire doit repenser le mode de désignation du président de la république… »
En lieu et place d’une élection au suffrage universel direct, « je propose que le suffrage universel direct soit remplacé par le suffrage universel indirect. Ainsi le président de la république sera élu moins par le peuple que par des grands électeurs », préconise-t-il.
Une telle approche, en plus qu’elle permettrait d’éviter « toutes les passions mortifères » et éviter que « l’élection présidentielle ne plonge la Côte d’Ivoire, de nouveau, dans l’abîme », l’écrivain soutient qu’elle permettra à l’Etat de Côte d’Ivoire de faire des économies ».
Comme un intellectuel éclairé, Geoffroy-Julien Kouao écrivait en 2016 « Côte d’Ivoire : la troisième république est mal partie ». Cela lui a valu d’être pourfendu par certains constitutionnalistes. A l’observation, il n’a pas fallu longtemps pour s’apercevoir qu’il a avait trop tôt raison. De quoi prêter attention à cette autre interepellation.
1 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2019 (17:08 PM) Le gouvernement wataRat est le premier responsable de la fracture sociale en Côte d'Ivoire. Depuis qu'il (wataRat) a mis les pieds dans ce pays, plus rien ne va. Des premiers vrais troubles de l’histoire de la Cote d’Ivoire dans les années 90 sous wataRat premier ministre, qui ont conduits Gbagbo et sa famille en prison, à l'attaque rebelle sans précédent de 2002, jusqu’à l’avènement du génocide Wê en 2011, les ivoiriens n’ont vécus que dans la peur et la terreur. Nous autres ivoiriens, étant un peuple foncièrement bon et accueillant, nos ennemis (la plupart jaloux de notre hospitalité) ont profité de cette naïveté pour nous frapper. En tout cas leur plan commun pour la destruction de la nation ivoirienne marche bien.Participer à la Discussion
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