Le président de la République de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a prononcé un discours dans lequel il a fait un point des acquis de sa gouvernance libérale au cours du 62ème Congrès de l'Internationale Libérale auquel il prend part à Dakar, au Sénégal, depuis ce vendredi 30 novembre 2018. Ci-dessous, un large extrait de son discours.
Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les Congressistes, Mesdames et messieurs,
La tenue de notre 62e Session ici, au Sénégal, revêt un caractère et une signification toute particulière dans la mesure où le Sénégal fut la porte d’entrée du Libéralisme en Afrique et particulièrement en Afrique de l’Ouest. De plus, la ville de Dakar est pour le Rassemblement des Républicains (RDR), mon parti, le point de départ d’une aventure humaine et politique extraordinaire avec les libéraux. En effet, c’est ici à Dakar, précisément le 23 octobre 2003 que notre jeune formation politique a intégré la grande famille libérale, à l’occasion du 52e Congrès de l’Internationale Libérale sur les recommandations de maître Abdoulaye WADE que je remercie pour cette importante contribution. C’est donc avec une réelle émotion, que je me retrouve à Dakar, 15 ans plus tard, à l’occasion d’un autre congrès de l’International Libérale. C’est aussi l’occasion d’exprimer ma reconnaissance à la grande famille libérale, qui a accompagné et soutenu plusieurs formations politiques dont la nôtre, aux plus hauts sommets de l’Etat. Je voudrais également vous dire combien je suis fier d’appartenir à cette grande organisation au moment où, comme l’a indiqué le Président Macky SALL à Abidjan en 2012, je cite « il faut un libéralisme à visage humain pour propulser le développement, réduire l’inégalité, et lutter contre la pauvreté ». Monsieur le Président, vous aviez vu juste.
En effet dans plusieurs pays, y compris le Sénégal et la Côte d’Ivoire, le libéralisme a permis d’impulser la croissance économique, de créer des emplois, notamment pour les jeunes, de lutter contre la pauvreté, d’ouvrir des espaces de liberté et de consolider la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance. Nous pouvons tous être fiers de ces acquis.
Monsieur le Président, Chers Congressistes, Mesdames et Messieurs,
Notre Congrès se tient dans un contexte international particulier, marqué notamment par de graves menaces sur la paix et la sécurité internationale, la remise en cause du multilatéralisme, des atteintes au droit international, la montée des nationalismes, les effets dévastateurs du réchauffement climatique, et les défis des migrations internationales. Ces préoccupations, rendent pertinent le thème de nos travaux, à savoir : Apporter des « Réponses locales aux défis mondiaux ». Le monde change et de nombreuses forces remettent en cause les valeurs de liberté, d’humanisme et de solidarité, qui ont permis de faire reculer le totalitarisme, de contenir les guerres et les conflits et de soulager les populations vulnérables. Face à ces défis et à ces mutations, l’Afrique libérale doit se réinventer et s’affirmer comme la voie idéale pour un monde de paix, de liberté et de progrès. Dakar doit constituer ce nouveau départ. Les défis mondiaux sont, avant tout, des préoccupations locales, nationales ou régionales ; je suis convaincu que nous avons la capacité de les relever en alliant principes libéraux et solidarité.
Notre priorité, en Afrique, doit demeurer l’instauration de démocraties stables, garantissant les libertés de nos concitoyens, la construction d’économies solides, créatrices de plus de richesses, d’emplois et d’opportunités pour la jeunesse, grâce notamment à un secteur privé dynamique et inventif. L’Etat libéral africain est le début de notre réponse locale aux défis mondiaux. Son évolution vers le stade de l’Emergence, auquel chacun de nos pays aspire, permettra d’apporter des réponses concrètes aux préoccupations sécuritaires, à la question du chômage et de la pauvreté, ainsi qu’à la question du réchauffement climatique.
Mesdames et Messieurs,
La question du changement climatique est, sans aucun doute, le plus grand défi auquel nos Etats sont déjà confrontés. Quel regard les libéraux que nous sommes, pouvons-nous avoir dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le Climat et notamment dans les adaptations économiques, sociales et sociétales qu’elle implique ? L’Afrique subit de plein fouet les effets du changement climatique, alors qu’elle ne contribue que de façon marginale à la pollution et aux émissions des gaz à effet de Serre. En tant que libéral, je vois grandir, chaque jour, l’impact de ce phénomène sur les libertés d’entreprendre et les libertés individuelles, car le réchauffement climatique affaiblit l’Etat, désorganise les économies, aggrave la misère et la pauvreté, augmentent les flux migratoires qui, hélas, entraînent bien souvent des drames.
Les gouvernements libéraux des pays développés doivent encourager le secteur privé de leurs pays à investir dans les énergies renouvelables et les technologies adaptées en Afrique. Nous devons être concrets et pragmatiques. En Afrique, l’adoption et le renforcement d’instruments et de structures destinés à créer des espaces de paix, de liberté, de bonne gouvernance, de libre échange et de croissance économique, constituent autant de réponses locales, régionales et continentales aux défis globaux. Monsieur le Président, Chers Congressistes Mesdames et Messieurs,
Le Rassemblement Des Républicains (RDR) a fait le choix du libéralisme comme système de gouvernance dès sa création en septembre 1994. Pour concrétiser ce choix idéologique, nous avons adhéré à l’Internationale libérale en 2003 ici à Dakar. En 2010, après des élections libres et transparentes, porté par des valeurs libérales et un programme de gouvernement libéral, j’ai été élu à la magistrature suprême de mon pays. Depuis lors, la Côte d’Ivoire se porte bien mieux. Nous avons mis un accent particulier sur les libertés individuelles et sur la liberté d’entreprendre, à travers la promulgation d’une nouvelle Constitution et l’adoption d’un code des Investissements ambitieux. Notre modèle économique, basé sur le libéralisme, a permis à la Côte d’Ivoire de connaître des progrès impressionnants avec, au cours des 7 dernières années, un taux de croissance moyen de 8 à 9 % par an, un taux d’inflation...
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