C’était chaud, chaud, chez l’ancien pensionnaire du Paris Saint-Germain Bonaventure Kalou, actuel Maire de la commune de Vavoua qui, hier aux environs de 5h, a vu sa maison prise d’assaut par les habitants de son village et ceux des cinq villages voisins.
En effet, tout est parti d’une folle rumeur qui racontait partout dans les villages et cantons de Vavoua que l’ancien attaquant des Éléphants de Côte d’Ivoire avait été gratifié par le Président de la République d’une nomination faisant de lui le nouveau Préfet de la région de Hambol. D’après la rumeur, l’information venant d’Abidjan avait été donnée à la suite du traditionnel Conseil des ministres par le porte-parole du Gouvernement.
Pour les parents de Kalou Bonaventure le fait pour leur fils de recevoir cette distinction du Chef de l’État en plus de la confiance que lui a accordé le peuple en l’élisant Maire de la commune de Vavoua venait à confirmer, une fois de plus que leur fils est réellement l’enfant béni et envoyé par les ancêtres pour apporter le bonheur aux peuples Gouro de Vavoua. Donc quoi de plus normal que de sortir tambours et boissons pour célébrer la bonne nouvelle à la place publique du village !
Après avoir dansé toute la nuit, les populations des villages et cantons décident de la merveilleuse idée de déporter la fête à Vavoua et de la terminer au domicile de celui-là même qui en est l’objet. Aussitôt dit aussitôt fait, dès l’aube, les convois ont été organisés, les tambours, les personnes âgées et les enfants embarqués. Personne n’est resté au village, car nul n’a voulu se faire conter l’événement.
Une fois à Vavoua, le convoi a terminé sa course devant le portail de Bonaventure Kalou. Le temps que les vigiles sortent la tête dehors pour savoir la raison de tout ce vacarme inhabituel, les plus baraqués du convoi ont vite fait de maitriser les agents de sécurité, avant de prendre les clefs et ouvrir les portes du salon.
Une fois à l’intérieur, les invités n'ont pas eu besoin d'attendre l'invitation leur demandant de " faire comme chez eux ". Instantanément, ils se sont mis à chanter en gouro occupant tous les mètres carrés visibles dans la maison. Les enfants sautillants dans les fauteuils et les adultes se dirigeant droit vers le minibar personnel de Bonaventure Kalou qui, ce dernier, a été vite tiré de son sommeil par tous ces bruits assourdissants.
Parvenu bien que difficilement à regagner le salon après avoir enjambé les corps de tous ces enfants étalés dans le couloir et continuant leur sommeil interrompu par ce voyage impromptu dont certains ivres, Bonaventure Kalou n’en croit pas ses yeux lorsqu’il découvre tous ces envahisseurs dans sa maison. Il n’a pas le temps de placer un mot et il est vite porté en triomphe par les bras vaillants présents et est célébré par les populations qui se mettent à scander en liesse << Préfet, préfet, préfet, préfet !! >>.
Lorsqu’il est rejoint par son épouse, celle-ci subit le même sort. Énervé par tout ce qu’il est en train de vivre, il se débat en vain comme un beau diable pour échapper aux mains de ses ravisseurs d’un jour. Et c’est en ce moment précis qu’un vieillard originaire d’un canton voisin au sien approche avec une bouteille de liqueur, fait une libation aux ancêtres, boit une partie de la bouteille et recrache le reste en plein dans le visage de Bonaventure Kalou.
Le Maire a juste le temps de gifler par un réflexe maladroit le vieillard, ce qui lui permet de se libérer rapidement des mains de ses ravisseurs et de filer dans sa chambre. Une fois à l’intérieur, il s'enferme à double tour et appelle la police municipale qui rapidement s’amène sur les lieux, mais peine à régler le problème. Débordée, celle-ci demande l’aide de la police nationale et de la gendarmerie de Vavoua qui après des heures d'échauffourées avec les populations, mais aussi après des discussions et des explications, parviennent finalement à entendre raison à tous ces villageois, au bout du compte, désillusionnés.
Kouamé Bi Kalou Clément
Il est un peu plus de 18h30 lorsque les villageois décident enfin de regagner leurs cantons après avoir finalement compris que leur fils Kalou Bonaventure n’était pas le << Kalou >> qui avait été nommé Préfet par le Chef de l’État pour la région de Hambol comme l’avait laissé entendre la rumeur. Eh oui, le vrai Kalou se nomme en effet << Kouamé Bi Kalou Clément >> précédemment Préfet de Kouto.
Concernant la rumeur à la base de ce malentendu, tout serait parti de certains titres de journaux dont la formulation ambiguë a créé la confusion dans les esprits. Heureusement que tout cela ne représente désormais qu’un vilain souvenir, oups, à une exception près ! En effet, selon certaines sources présentes, malgré le fait qu’il s'agissait d’un bien malentendu
le Maire Kalou Bonaventure aurait néanmoins été menacé par un vieillard, celui-là même à qui il a administré la magistrale gifle, après que ce dernier lui ait craché au visage lors du rituel de bénédictions : << Mon petit, c’est vrai hein, on s’est trompés hein, on le reconnait et on te demande pardon ! Mais dans s’amusement-là, c’est moi que tu as giflé comme ça on dirait n’importe quoi là ? En tout cas, faut savoir que tu n’as plus longue vie dêh ! >> A-t-il lâché avant d'embarquer.
Toutefois, Kalou Bonaventure reste confiant en Dieu et aurait même décidé d’entamer dès demain un programme de trois jours de jeûne à sec. La rédaction de CENSURÉ lui adresse tout son soutien, et lui souhaite d’avoir de longs et beaux jours devant lui.
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