L'école à Agboville est à nouveau paralysée ce lundi 11 février. Tel un essaim d'abeilles, une horde d'élèves a envahi dès 8h les établissements publics et privés dans un tintamarre de bruit. Ces élèves en furie, qui présentaient une allure de guerriers, ont vidé les établissements de leurs apprenants. Après leur passage sur chaque site scolaire, c'est le triste constat d'une nouvelle paralysie de l'école ivoirienne sous le regard impuissant de la ministre Kandia Camara. Et dire que le jeudi 6 février dernier, profitant de l'ouverture des journées culturelles en milieu scolaire, la toute puissante ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle annonçait, depuis Agboville, la reprise des cours, dès ce lundi, à la grande satisfaction des parents d'élèves et des élèves. « Dès le lundi, les cours reprendront coûte que coûte. Que les enseignants qui ne veulent pas travailler laissent ceux qui veulent travailler vaquer à leurs occupations », avait averti la première responsable de l'école ivoirienne.
Malheureusement, c'est un cinglant échec que vient de connaître Kandia Kamissoko Camara. Des meneurs de la grève en cours arpentaient le boulevard des lycées, provoquant des bouchons sur cette rue desserte très peu empruntée par les automobilistes. D'autres, par petits groupes, semblaient exprimer leur ras-le-bol devant ce énième blocage de l'école. Sur les pancartes en leur possession, l'on pouvait lire divers messages. Certains réclamaient les congés de février, d'autres demandaient le dialogue entre la tutelle et les syndicats pour la reprise de l'école.
Interrogés, les responsables syndicaux disent ne pas avoir l'intention de reprendre les cours tant que leurs revendications ne connaîtront pas de satisfaction. Pour eux, le silence de la tutelle et de l'ensemble du gouvernement ne présage pas d'un retour au mieux de l'école. « Le gouvernement et surtout la tutelle joue avec nos préoccupations. Mais sachez que s'il faut une année blanche pour régler la situation, nous sommes prêts. Rien ne nous arrêtera. Ça passe ou ça casse », lâché un leader syndical.
Pendant ce temps, les élèves qui, d'ordinaire sifflent pour réclamer le départ anticipé en congé voire se soulever sans raison, ont rallié la préfecture située à l'entrée de la cité de l'Agnéby. Sur place, ils ont été reçus par André Assoumou, préfet de la région de l'Agneby-Tiassa, préfet du département d'Agboville. Ces élèves du secondaire, qu'accompagnaient des tous petits du primaire délogés, ont sollicité l'intervention du représentant du chef de l’Etat pour une reprise sans délai des cours sur les rives du fleuve Agnéby. L'hôte du jour, sans doute subjugué par l'élan de conscience de ces gamins et adolescents, a informé qu'il rencontrera les maitres dès les premières heures de ce mardi 12 février 2019 pour tenter de faire tomber le mercure. Rassurés par cette promesse de l'autorité administrative, les apprenants ont libéré les artères qu'ils encombraient.
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