Elections locales ivoiriennes : le Pdci n’exclut pas des alliances politiques multiples

Les futures élections municipales et régionales couplées, en Côte d’Ivoire, sont prévues le samedi 2 septembre 2023, selon des indiscrétions.

« Nous allons faire des alliances avec un arbitrage à un haut niveau, mais il n’est pas exclu qu’on fasse de multiples alliances aussi », a déclaré ce lundi 27 mars 2023, le porte-parole du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), M. Bredoumy Soumaila, au cours d’une conférence de presse.

Pour lui, l’alliance politique est quelque chose de stratégique qui se traite, in fine, à un haut niveau. « C’est une réalité qui se traite au cas par cas. Même quand vous êtes des alliés, au moment des élections, les forces et les faiblesses se pèsent par rapport à votre force dans la région et à la personnalité que vous présentez ».

« Tous ces arguments doivent être mis en adéquation et le Comité des élections va faire des propositions au président du parti », l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié, a-t-il poursuivi, admettant que « chaque parti présente des candidats et au finish, on fait l’arbitrage mais la phase d’arbitrage n’est pas encore arrivée ».

Lors des élections législatives de 2021, à Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, le Pdci et le parti de Gbagbo ont fait alliance. Pour Bredoumy Soumaila, « ça marché et peut-être qu’on fera la même chose. Mais, entre les législatives de 2021 et de 2023, de nouvelles figures sont apparues et de nouvelles popularités sont là ».

Il a fait observer qu’en Côte d’Ivoire, « la personne compte pour beaucoup et quelques fois pour 60% » dans le cadre des élections. Le Pdci et le PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, envisagent des alliances dans certaines circonscriptions.

Le Pdci tient le 30 mars 2023 son 7^e Congrès extraordinaire dans un contexte où le parti est éprouvé par des départs massifs de cadres de premier rang, ce qui a menacé l’existence de la formation politique. Cette session qui aura lieu après celle d’octobre 2013 vise notamment à stabiliser le parti.

« La tenue de cette session extraordinaire ne vise, in fine, qu’à régler la session d’ordre réglementaire, et personne ne sera omis ou exclu volontairement ou arbitrairement de son statut dans les organes actuels du parti », a rassuré le porte-parole du Pdci.

Concernant la campagne pour les élections locales, il a assuré que le calendrier politique du Pdci sera « exécuté avec beaucoup d’engagements et d’agressivité », faisant remarquer des « inégalités dans le découpage électoral et la répartition des communes dans les régions ».

Selon M. Bredoumy, la région du Gbôklé qui a 2,68 millions d’habitants n’a que deux communes contre neuf communes pour le Kabadougou qui a 289.000 habitants et 11 communes pour le Hambol qui enregistre 612.000 avec habitants. Le Bafing a cinq communes pour 262.000 habitants et le Folon quatre communes 146.000 habitants.

Bredoumy Soumaila a soutenu que « la communalisation est loin d’être en rapport avec la population. Et, la dotation budgétaire par région, elle, non plus n’est pas en relation avec la population, (car) on constate ainsi une grande inégalité » et « cette disparité doit être réajustée par le parti au pouvoir », le Rhdp.

« Ces inégalités se trouvent également au niveau de la répartition des sièges pour les élections législatives. Ce genre d’injustice n’a rien à voir avec l’Houphouétisme (idéologie que revendique le pouvoir), c’est pourquoi le Pdci appelle à un rééquilibrage tout en gardant les avantages acquis. »