Guikahué nargue le Rhdp : « Nous avons arraché 6 mairies au Rdr »

Après les scrutins couplés du 13 octobre 2018, place aujourd’hui au bilan. Le parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), selon son Secrétaire exécutif en chef, Maurice Kakou Guikahué, est loin d’avoir fait piètre figure lors de ces élections locales. Bien au contraire, le parti de Bédié a augmenté son capital commune, passant de 41 mairies à 50, et de 4 régions 6. En tout cas, ce satisfecit vient illustrer la performance du Pdci, même si Guikahué, dans une interview accordée au quotidien «  Le Nouveau Réveil », du 24 octobre 2018, pointe un environnement hostile à son parti, marqué, notamment, par « des inversions de résultats à Koumassi, Port-Bouët, Grand-Bassam, les intimidations, les violences, les limogeages, les chantages ». « Ce qui est à notre satisfaction, c’est que dans ce corps-à-corps que nous avons fait, nous avons arraché 6 mairies au Rdr. Nous leur avons arraché Aboisso, Arrah, Duékoué, Oumé, Tortiya, en plein cœur Sénoufo, nous leur avons arraché cette mairie », s’est-il réjoui. Guikahué note une nette « progression » du Pdci qui a gagné « 50 mairies, alors qu’en 2013, au même stade, nous avions gagné 41 mairies. Donc, aujourd’hui, nous avons 9 mairies de plus ».

L’ancien ministre de la Santé publique dans le dernier gouvernement de Henri Konan Bédié, en 1999, a indiqué qu'au niveau des régions, le résultat est plutôt flatteur, parce que le Pdci-Rda accroît son influence et son poids en Côte d’Ivoire. « Nous avions 4 régions Pdci, nous avons 6 aujourd’hui. Donc, le Pdci seul a progressé. Il ne faut pas oublier qu’il y a 7 communes qui sont Pdci, tous les militants sont Pdci parce qu’à  toutes nos élections, c’est 80 à 90% de voix », indique encore le « micro » de Bédié. 

Il a fait état de trahison, au dernier moment, de certaines têtes de liste sur qui le Pdci avait misé. Il s’agit, souligne-t-il « de Sifié, Treichville, Dimbokro, Tiébissou, Djékanou, Attiégouakro où c’étaient des mairies acquises au Pdci ».  L’alliance avec le Rhdp est à jamais rompue, assure Guikahué. « Aujourd’hui, le Pdci est bel et bien sorti du Rhdp », affirme-t-il. Et de dévoiler ce que prépare le Pdci, dans la perspective de 2020. « Il (le Pdci) garde son indépendance et le Pdci est en train de préparer, avec toutes les forces vives du pays, une plateforme. Donc, la liquidation du Pdci a échoué et nous nous en réjouissons », retient-il. Relativement à la vague de ralliement des indépendants vers le Rhdp, Guikahué fait le dos rond, soulignant que le Pdci ne mise plus sur la quantité de militants, mais plutôt sur une poignée d’hommes et de femmes engagés pour faire triompher le parti en 2020. « Nous pensons qu’avec le  problème de liquidation réglé, avec la clarification, on veut maintenant des militants qui s’engagent à militer. J’ai toujours dit que 10 bons militants valent mieux que 1000 faux militants. Donc, même si nous ne sommes pas nombreux, mais engagés, on fera de bonnes choses. Ce n’est pas la peine d’aller avec des gens sur qui on ne peut pas compter. Et j’ai toujours dit que vous ne pouvez pas entrer dans un tunnel avec des gens à qui vous n’avez pas confiance », soutient Guikahué, revenant sur les débauchages des élus Pdci. Il dénonce un harcèlement dont serait l’objet « le maire de Duékoué pour qu’il rejoigne le Rhdp ». La question de Jérôme Koffi N'Guessan est derrière le Pdci, selon Guikahué. « Jérôme a été radié provisoirement du Pdci, depuis le 6 octobre, il n’est plus militant du Pdci. En tant que tel, il peut militer partout aujourd’hui », souligne Guikahué. « Il n’a plus rien à voir  dans nos affaires du Pdci », assure Guikahué, ajoutant que « c’est le prochain congrès qui va opiner pour l’exclusion définitive ». « Tous les harcèlements qu’ils constatent, les arrestations, les convocations à la préfecture de police » s’adressant aux militants du Pdci, Maurice Kakou Guikahué soutient que « ce sont des intimidations ». Pour lui, «  en Côte d’Ivoire, quand on a fait des élections, on a le droit de revendiquer sa victoire ». Il a invité les militants à rester sereins. « Nous pensons que ce sont des intimidations, nos militants ne doivent pas céder », a-t-il assuré.