L’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro ne rate aucune occasion pour fustiger le régime d’Abidjan. Dans une interview accordée au Point Afrique à Paris, il soutient que « sous Ouattara, la Côte d’Ivoire a été transformée en État voyou »
Le candidat de Génération peuples solidaires (GPS), Guillaume Soro n’a pas encore digéré le rejet de sa candidature pour la présidentielle du 31 octobre. Il multiplie les sorties médiatiques pour dénoncer « la forfaiture » du pouvoir d’Abidjan.
« Sous Ouattara, la Côte d’Ivoire a été transformée en État voyou, marginal et arbitraire. Une honte et un affront que le peuple doit courageusement laver. Nous n’accepterons pas d’être la risée des peuples libres du monde« , a déclaré le président de GPS.
Le député de Ferkessédougou est farouchement opposé à la candidature à un troisième mandat du président sortant, Alassane Ouattara qu’il qualifie d’anticonstitutionnelle.
« Il n’y a pas de troisième mandat présidentiel en Côte d’Ivoire. Il existe encore moins un prétendu premier mandat de la IIIe République, car si c’était la IIIe République, Ouattara aurait dû démissionner en novembre 2016 afin d’organiser de nouvelles élections présidentielles anticipées. On aurait alors compris sa fable actuelle de compteur constitutionnel remis à zéro. Mais Alassane Ouattara est resté président de la République de 2015 à 2020, parce que, comme il l’a lui-même publiquement et nombre fois affirmé, le principe de la limitation des mandats présidentiels au nombre de deux, valable depuis 2000, n’a jamais été interrompu par le constituant ivoirien« , a expliqué l’ex-leader étudiant.
Ancien chef de la rébellion en Côte d’Ivoire (2002-2011), dont les actions ont contribué à l’instauration au pouvoir d’Alassane Ouattara, il se dit trahi par ce dernier.
« Je me sens moralement trahi par M. Ouattara, car, si j’ai risqué ma vie pour lui avec des milliers de camarades pendant deux décennies, c’est parce que je croyais en l’idéal technocratique qu’il a semblé incarné à merveille quand il a débarqué dans la politique ivoirienne au début des années 1990. J’ai dû déchanter quand j’ai découvert un homme qui avait une conception très archaïque, clanique, patrimonialise et personnifiée du pouvoir « , regrette-t-il.
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