La mobilisation de la base au Rassemblement des républicains, on le sait, a pris un coup quelques années après l’accession de Ouattara au pouvoir. Pour cause, les militants n’ont de cesse de dire que la direction du parti les a abandonnés, dénonçant la méchanceté des cadres du parti. Conscient de cette situation qui a fortement perçue lors de la présidentielle de 2015, le RDR a organisé des pré-congrès pour remobiliser ses militants, dans la perspective de 2020. Apparemment, la mayonnaise n’a pas pris, au regard de la tiédeur des militants face à la crise militaire à laquelle fait face le pouvoir Ouattara.
En effet, cette crise qui survient au lendemain de ces pré-congrès est le meilleur baromètre pour mesurer le militantisme des partisans de Ouattara. Mais à ce qu’on voit, on peut dire le RDR d’aujourd’hui n’est pas celui de 2010-2011, où les militants étaient prêts à en découdre avec les ex-Forces de Défense et de Sécurité. Ils étaient une poignée le week-end aux meetings de la direction du RHDP à Adjamé et à Abobo.
Malgré la galvanisation par Amadou Soumahoro, SG par intérim et Adama Bictigo, SGA chargé de la mobilisation, les militants RDR sont restés chez eux. Ils ne sont plus prêts à donner leur poitrine, abandonnant les dirigeants du parti et principalement le président Ouattara dans cette épreuve. De quoi faire rire les partisans de Gbagbo, d’autant que ceux qui troublent la quiétude du pouvoir sont ceux qui ont combattu pour l’installer.
Heureusement, les mutins rassurent qu’ils ne veulent pas faire de coup d’Etat. Sinon, qu’aurait fait le pouvoir Ouattara abondonné par ses propres militants ? D’où lui viendra-t-il le secours ? La situation est complexe parce que les évènements se produisent au moment l’Onuci est pratiquement partie, à la demande de Ouattara ; que ses grands soutiens de 2010 (Compaoré, Goodluck, Wade, Sarkozy, YayI Boni, Barack Obama) ne sont plus aux affaires. Les relations avec Ali Bongo Odimba ont pris du plomb dans l’aile depuis la présidentielle gabonaise, avec l’affaire Mamadi Diané. Cette démobilisation des militants RDR, au moment même le parti a le plus besoin d’eux démontre que le 3e mandat en 2020 que souhaite le régime Ouattara est un mauvais projet pour le RDR.
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