Jacqueville/ Municipales du samedi 13 octobre 2018 : Des candidats menacent de paralyser le scrutin

Firmin Nanga et Yves Davous, candidats indépendants, ne sont pas d'accord avec la liste électorale telle que publiée et la reconduction du périmètre communal qui prend en compte près de 40 villages, soit 31 sites et 45 bureaux de vote, allant de N'Djem à Kraffi. 

Pour signifier leur mécontentement, ils projettent de paralyser le scrutin municipal du samedi 13 octobre 2018 à Jacqueville. Ils l’ont vertement signifié, le mardi 9 octobre 2018, au cours d'une conférence de presse à leur Qg de campagne à Jacqueville. C'est dans une ambiance électrique que nous avons été reçu au bureau de Yves Davous en compagnie de Firmin Nanga. Les partisans de ces candidats fulminaient. « Tout va se gâter le samedi 13 octobre. Il n'y aura pas d'élection ici à Jacqueville », crachent-ils, furieux.

Nanga Firmin et Yves Davous s'insurgent contre une décision de la Commission électorale indépendante (Cei) qu'ils qualifient d'arbitraire et d’injuste. « Le 26 septembre 2018, le 1er Vice-président de la Cei, Koné Sourou, nous a annoncé, au cours d'une rencontre à la préfecture, que Jacqueville va subir un nouveau découpage électoral qui s'étend sur un périmètre de 15 km et qui prend en compte 13 sites soit 27 bureaux de vote. En clair, la circonscription électorale communale part de Grand Jack à l'ouest et finit à Avagou à l'est. Mais à notre grande surprise, les mêmes responsables de cette institution viennent nous signifier à deux jours (le 9 octobre) de la fin des campagnes que l'ancien découpage est maintenu. C'est inacceptable. Nous l'avons signifié à la Cei et lui avons demandé de régler cette affaire. Auquel cas, nous allons paralyser les élections », tranche Nanga Firmin, visiblement remonté contre des responsables de la Cei. Et d'ajouter que « la Cei a pris une décision qui foule au pied l'article 11 du code électoral qui dit que 15 jours avant le 1er tour du scrutin, les listes électorales sont définitivement arrêtées. Passé ce délai, aucune inscription n'est possible », insiste-t-il.

Pour sa part, Yves Davous estime que la Cei est en train de jeter de l'huile sur le feu. « Si les élections sont perturbées à Jacqueville, la Cei est comptable. C'est elle qui crée le flou. Elle perd toute sa crédibilité. Si la situation est confuse, c'est la Cei qui l'aura provoquée », accuse Yves Davous qui insiste sur la prise en compte du décret 80-1078 du 19/09/1980 qui délimite le périmètre communal à 13 villages. Mais M. Bamba, responsable de la Cei régionale, conseille aux deux candidats de jouer balle à terre et d'éviter des troubles préjudiciables.

Au demeurant, selon lui, ils peuvent demander un recours en annulation dans un délai de 5 jours, conformément aux textes en vigueur. En tout état de cause, les candidat Nanga Firmin et Davous Yves soutiennent avoir saisi un avocat pour faire annuler cette dernière décision de la Cei.

Le maire sortant de Jacqueville, Joachim Beugré, que nous avons joint au téléphone ce mardi, nous a confié qu'il n'a aucun grief contre la Cei relativement au maintien du territoire communal. Il conseille plutôt à ses adversaires d'œuvrer pour des élections « civilisées et apaisées ». En tout cas, la situation est explosive à Jacqueville.