Le porte-parole du Parti démocratique de Côte d’Ivoire(PDCI), l’ex-ministre Jean-Louis Billon est remonté contre le ministre d’Etat Hamed Bakayoko, l’ex-ministre de l’Intérieur. Ce saut d’humeur est relatif à sa suspension aux fonctions de président du Conseil régional du Hambol. Le sujet a été abordé dans l’interview que Jean-Louis Billon a accordée au quotidien Le Nouveau Réveil, publiée le mardi 23 janvier 2018
Plus de six mois après cette suspension, Billon dénonce une décision arbitraire et illégale, et affirme être le président dudit Conseil régional. Cependant, il comprend mal que le ministre de l’Intérieur d’alors, Hamed Bakayoko, ait désigné un conseiller pour le suppléer.
«… C’est une décision qui est grave parce qu’elle pose des précédents. De quel droit le ministre de l’Intérieur se permet-il de désigner un conseiller pour assurer la présidence d’un Conseil régional ? De quel droit se permet le ministre ? Il faut faire attention à ne pas fragiliser l’Etat de droit alors que nous parlons d’une institution d’élus », s’élève-t-il contre Hamed Bakayoko.
Pour cause, Jean-Louis Billon relève que son suppléant ne remplit pas les conditions pour le remplacer. « Aujourd’hui, même un président de quartier est élu. Le conseiller nommé a été admis au Conseil régional par la proportionnelle, donc même pas issu de la liste victorieuse, car il était candidat indépendant à ces élections. Sur les seize sessions tenues de 2013 à ce jour, il totalise quinze absences. Il devrait donc, selon les règles en la matière, être démis de sa fonction de conseiller après trois (03) absences injustifiées. Ce sont-là des décisions administratives sans fondement légal et qui s’engouffrent dans l’illégalité », dit le président du Conseil régional du Hambol.
Billon accuse l’ex-ministre de l’Intérieur, muté à la défense le 19 juillet, juste quelques jours après cette affaire, d’avoir aidé à fragiliser la confiance des Ivoiriens en l’administration territoriale. « Voyez-vous, il y a quelques années, la Commission électorale indépendante est née du manque de confiance des acteurs politiques, des élus envers l’administration territoriale (préfets et sous-préfets). Aujourd’hui, l’administration territoriale actuelle sait pertinemment que tout ce qui est pris comme décision est illégale, le ministre en premier. Il est en train de ruiner la confiance que les administrés ont en leur administration territoriale. C’est pour cela que je dis qu’il y a un précédent dangereux qui est posé et dont il va falloir tirer les conséquences pour le futur. Le Hambol va faire jurisprudence. Voilà l’état d’esprit dans lequel je me trouve, je regarde et je souris », regrette Billon.
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