Mercredi 8 juillet 2020. Le destin de la Côte d’Ivoire
bascule ! Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, rentré à Abidjan après un
séjour sanitaire de deux mois en France, prend part à son premier Conseil des
ministres. Mais pas pour longtemps. Le chef du gouvernement pique une crise et
ne s’en relèvera jamais. Ce qui était son premier Conseil des ministres après
son séjour médical à l’étranger, devient du coup son dernier sur terre.
Neuf jours plus tard, c’est-à-dire le vendredi 17 juillet
2020, le candidat désigné du Rassemblement des houphouëtistes pour la
démocratie et la paix (RHDP) pour la présidentielle 2020 est porté en terre
dans sa ville d’origine à Korhogo. Emportant avec lui la quiétude qui précédait
l’élection présidentielle du 31 octobre prochain.
En effet le 5 mars 2020 à Yamoussoukro, le Président de la
République Alassane Ouattara renonce à briguer un mandat présidentiel
supplémentaire devant les deux chambres du Parlement réunies pour l’occasion à
la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Une décision
saluée par le monde entier et qui a pour effet d’annihiler les bourgeons de
tensions sociopolitiques inhérentes à un probable troisième mandat.
Une semaine plus tard, le jeudi 12 mars 2020 au cours d’un
Conseil politique extraordinaire au Sofitel Hôtel Ivoire, la décision du chef d
l’Etat est actée avec la désignation du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly
comme candidat officiel du RHDP au scrutin présidentiel 2020. Une crise liée à
un troisième mandat s’est ainsi définitivement éloignée de la Côte d’Ivoire.
L'on propose Dieu dispose
Sauf que l’on propose et Dieu dispose. Et ce n’est pas le
Président Ouattara qui battra en brèche cette vérité absolue. Celui qu’on
surnomme le Lion disparaît juste trois mois avant l’élection présidentielle.
Dos au mur, ?le Brave Tchè? n’a d’autre choix que de mettre un terme à sa
retraite politique programmée et de redescendre dans l’arène politique en se
portant candidat à nouveau. Un retour dans l’arène qui engendre une crise
préélectorale sans précédent avec la résurrection des vieux démons de la
division et de la violence.
La preuve par les manifestations anti 3e mandat qui ont déjà
occasionné des morts, des blessés graves et d’importants dégâts matériels. Le
décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly coûte ainsi très cher à la Côte
d’Ivoire. Une analyse des éléments de langage provenant des différentes parties
en présence laisse entrevoir le pire qui se profile à l’horizon.
La question reste à savoir si les acteurs politiques
eux-mêmes en ont conscience et ont la une réelle volonté d’offrir la paix au
peuple ivoirien au détriment de leurs ambitions personnelles.
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