C’est la deuxième visite en sept mois du ministre français des armées en Côte d’Ivoire, l’un des plus solides alliés de Paris en Afrique de l’Ouest.
En visite à Abidjan dans un contexte de contestation croissante de la France en Afrique de l’Ouest, le ministre des armées, Sébastien Lecornu, a salué, lundi 20 février, les « efforts remarquables accomplis dans la montée en puissance de l’appareil de sécurité en Côte d’Ivoire ».
« L’armée de Côte d’Ivoire n’a rien à voir aujourd’hui avec celle d’il y a dix ans », a-t-il ajouté à l’issue d’une rencontre avec le président Alassane Ouattara : « Cela fait de la Côte d’Ivoire un pays de stabilité dont le rôle de puissance d’équilibre régionale s’établit de plus en plus. »
M. Lecornu, dont c’est la deuxième visite en sept mois en Côte d’Ivoire, a également rencontré son homologue ivoirien, Téné Birahima Ouattara.
Outre la situation sécuritaire dans la région, où plusieurs pays sont confrontés à des violences djihadistes et à des coups d’Etat, les questions de la prédation des matières premières et du trafic de drogue ont été abordées, ainsi que celle de la guerre en Ukraine.
La Côte d’Ivoire est l’un des plus solides alliés de la France en Afrique de l’Ouest. Paris compte quelque 950 militaires au sein des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), un nombre qui pourrait se réduire dans les années à venir, tout en répondant de manière plus ciblée aux besoins ivoiriens.
« Le président Emmanuel Macron nous a demandé de réfléchir à la réarticulation de la présence française en Afrique », a expliqué M. Lecornu, détaillant les projets de partenariat avec la Côte d’Ivoire : une partie de « formation » de l’armée ivoirienne et une autre partie « plus capacitaire » concernant des équipements pour l’armée de l’air et de terre.
Retrait du Mali et du Burkina
Dimanche, le Burkina Faso voisin a annoncé la fin officielle des opérations de la force française « Sabre » sur son sol, quelques semaines après avoir dénoncé l’accord de défense liant les deux pays.
Selon l’entourage du ministre, les relations avec Ouagadougou sont « neutres » et le redéploiement de « Sabre » se fait « discrètement ». « Ce serait malhonnête de dire que ce redéploiement, en coordination avec les autorités burkinabées, ne se passe pas bien », poursuit-on de même source.
Aucune décision n’a été officiellement prise pour l’heure concernant un éventuel redéploiement dans d’autres pays africains, et une partie de ces forces devraient d’abord rentrer en France.
Ce retrait fait suite à celui des forces françaises du Mali, achevé en août 2022, à la demande des militaires putschistes au pouvoir dans ce pays – comme au Burkina Faso.
Dans l’entourage du ministre français, on reconnaît que la montée en puissance du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, est « avérée », ajoutant qu’une large partie du territoire malien est hors du contrôle de l’Etat.
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