Des "frondeurs" du Front populaire ivoirien (FPI), le parti fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, ont réfuté vendredi les accusations de complot lancées par le gouvernement contre deux proches de l’ex-président, ironisant sur la "panique" du pouvoir.
Annonçant jeudi les résultats des enquêtes sur une série d’attaques contre des postes de police et de gendarmerie perpétrées ces derniers mois, le ministre ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité, a qualifié d’"instigateurs" d’un "projet de déstabilisation" Pickas Damana, vice-président du FPI, et Stéphane Kipré, gendre de l’ancien chef de l’Etat.
"Je réfute ces accusations", a déclaré le secrétaire général adjoint du FPI, Boubakar Koné, lors d’une conférence de presse, qualifiant de "loufoque" la "prétendue enquête" du ministre de l’Intérieur.
Le pouvoir du président Alassane Ouattara "panique" parce qu’il a "peur de perdre les prochaines élections" en 2020, a jugé M. Koné. "Le pouvoir est devenu fébrile", "il règne par la terreur", a-t-il dit, soulignant que deux anciens ministres du régime Gbagbo sont toujours en prison.
Stéphane Kipré, fondateur du parti Union des nouvelles générations, et Pickas Damana, connu pour avoir déchiré devant les caméras les résultats de l’élection présidentielle de 2010 défavorables à son champion, sont tous deux en exil hors de Côte d’Ivoire.
Stéphane Kipré a estimé sur la radio RFI vendredi que le régime Ouattara "en difficulté" cherchait "des boucs-émissaires". "A chaque fois qu’on parle d’une éventuelle libération du président Laurent Gbagbo (détenu par la Cour pénale internationale), le régime Ouattara sort de nulle part des accusations farfelues contre les pro-Gbagbo", a-t-il déclaré.
Pour Boubakar Koné, "le FPI a fait le choix du jeu démocratique", mais "si on l’y oblige, il pourrait changer de ligne et riposter aux violences" qui lui sont faites. "On n’acceptera pas cela plus longtemps", a-t-il menacé.
La question de la réconciliation entre les différentes factions politiques ivoiriennes n’a pas été réglée depuis la fin de la longue crise politico-militaire (2002-11) qui a divisé le pays. Cette crise a culminé avec les combats post-électoraux qui ont fait 3.000 morts en quelques mois après l’élection présidentielle de 2010, Laurent Gbagbo refusant de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara.
La question de la sécurité est brûlante en Côte d’Ivoire depuis le début de l’année, après des mutineries dans l’armée, les attaques contre les postes de police et de gendarmerie, et une série d’évasions de prisonniers survenue depuis un mois.
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