11 Avril 2011 -11 Avril 2016. Ce lundi marque la date anniversaire de l'arrestation du président Laurent Gbagbo par les Froces Républicaines de Côte-D'Ivoire emmenées par le Lieutenant-Colonel Toure Hervé Dit Vétcho. Nous avons donc remis au goût du jour, une interview qu'il nous a accordé il y a quelques temps. Vous trouverez tous les détails sur l'arrestation du Président Gbagbo, retranché dans son bunker.
Pourquoi avez-vous avez été choisi pour conduire l’opération ?
J’ai été désigné par les chefs. Eux seuls savent pourquoi ils ont porté leur choix sur ma personne pour conduire l’opération, comme vous le dites.
N’avez-vous pas eu d’appréhension, ne vous êtes-vous pas dit qu’on vous envoyait à l’abattoir ?
Pas du tout ! C’était la détermination, nous voulions en finir très rapidement avec cette crise qui n’avait que trop duré. Et là, dans ces conditions, je me suis dit que ma vie importait très peu, par rapport à celle de milliers d’Ivoiriens qui ont perdu la leur dans cette crise.
Que s’est-il passé concrètement quand vous êtes arrivé dans le périmètre de la résidence présidentielle où était reclus l’ancien Président, Laurent Gbagbo ? Sont-ce vraiment les Français qui ont capturé M. Gbagbo et vous l’ont remis ?
Vous savez… J’ai moi aussi entendu des choses de ce genre…
Cela vous choque-t-il ?
Non, pas du tout ! Voyez-vous, la vérité finit toujours par prendre le dessus sur le mensonge. De toutes les façons, nous n’allons pas nous justifier sur quoi que ce soit. Nous considérons que nous avons fait ce qu’il nous été recommandé de faire. Sans doute que si un jour, on a besoin d’un témoignage les vrais acteurs de cette opération, pourront être appelés pour dire ce qu’il s’est réellement passé. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a eu aucun apport, aucune intervention de Français, à quels que niveaux que ce soit, dans la résidence de Gbagbo. C’est bel et bien nous qui sommes entrés dans la résidence présidentielle, qui avons localisé l’ancien Président, que nous avons ensuite fait sortir du bunker.
Combien d’hommes aviez-vous avec vous pour cette opération ?
Une soixantaine de personnes, soit deux sections.
Il se raconte qu’une fois à l’intérieur de la résidence présidentielle, vous avez eu beaucoup de difficultés pour capturer Laurent Gbagbo et que c’est vous avez dû faire appel au Cdt Koné Zackaria…
Je ne veux pas heurter la sensibilité de certaines personnes. Mais, ce que je peux juste dire pour répondre à cette question, c’est que l’arrestation de M. Gbagbo avait déjà eu lieu quand les autres sont arrivés. En sortant, j’ai rencontré le Cdt Wattao et je lui ai remis Laurent Gbagbo. A son tour, il a conduit l’ancien Président au Golf hôtel. C’est que, pendant que nous menions l’opération, certains commandants avaient été rappelés au Golf hôtel. Et, avec les nombreux barrages qu’il y avait dans la ville d’Abidjan en cette période, les autres commandants n’ont pu nous rejoindre que bien tardivement.
A quel moment la blessure de l’ancien ministre, Désiré Tagro est-elle intervenue ?
Moi, je l’ai trouvé dans la cour de la résidence présidentielle. Je l’ai alors conduit vers le véhicule qui devait le conduire au Golf hôtel. Je ne sais pas exactement quand cela est survenu, mais seulement, je me souviens que je venais juste de remettre Mme Gbagbo au Cdt Dramane pour la conduire au Golf hôtel. C’est au moment où je repartais dans le bunker pour faire sortir d’autres personnes, que j’ai trouvé Désiré Tagro sous un préau, dans la cour de la résidence présidentielle. Je l’ai trouvé en sang. Je l’ai donc pris, l’ai conduit à un véhicule et demandé qu’on le conduise au Golf hôtel.
Quel souvenir gardez-vous de cette opération périlleuse ?
Je dirai que c’est malheureux que de milliers d’Ivoiriens aient laissé leur vie dans cette crise. Mais, c’était la condition pour libérer la Côte d’Ivoire. J’ose donc croire que c’est une bonne action que nous avons menée ; je pense donc que tout n’est pas négatif.
N’êtes-vous pas un peu fier d’être présenté comme l’homme qui a capturé Laurent Gbagbo ?
Je ne veux pas parler de fierté parce que, si récompense il doit y avoir, c’est avec tous mes frères d’armes que je dois la recevoir parce que c’est ensemble que nous avons mené la lutte et conduit cette opération. Et, quand je parle de mes frères d’armes, je ne fais pas de distinction entre les ex-soldats des ex-Forces nouvelles et les ex-Fds. Les autres sont aussi méritants que moi. Je ne veux pas tirer de fierté personnelle de cette opération.
Le régime du Président Ouattara fait l’objet d’attaque. Ne vous dites-vous pas que le combat que vous avez mené pour que le verdict des urnes soit reconnu, est menacé ?
Pas du tout ! Il ne faut pas oublier qu’il y a eu dix ans de belligérance dans ce pays. J’étais donc conscient que les gens ne laisseraient pas le Président Ouattara s’installer aussi facilement et lui permettre de gouverner en toute sérénité. Ce à quoi on assiste, je le mets au compte de soubresauts qui vont bientôt prendre fin.
A quel moment cela pourrait-il prendre fin ?
Je ne peux pas dire exactement quand mais, des actions sont menées pour faire en sorte que tout ça prenne fin le plus rapidement possible.
6 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2016 (12:35 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (11:59 AM) tous des menteursVoyant Sphinx
En Avril, 2016 (19:50 PM) ce couard vantard devenu par je sais quel tour de passe-passe coronel et un bonimenteur !tout le monde sait que la basse besogne a été faite par les français et non les nivoriens bras cassés
Anonyme
En Décembre, 2016 (14:18 PM) toutes mes félicitationsAnonyme
En Décembre, 2016 (14:31 PM)Participer à la Discussion
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