L'épouse du défunt, Reine Dokui, et ses enfants, n'ont reconnu qu'à peine deux visages d'ex-collaborateurs et confrères de Pol Dokui à leurs côtés
Leur absence était remarquable. Les journalistes et agents de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) n’ont pas pris part à l’accueil de la dépouille mortelle de Pol Dokui. Un ex-responsable de cette maison décédé en exil et dont le corps a été rapatrié, ce mardi, à Abidjan.
Ancien directeur de Fréquence II dont il aura contribué à écrire les lettres de noblesse, Pol Dokui a été l’un des piliers centraux de cette chaîne de radio, où ont commencé et évolué de célèbres animateurs comme Didier Bléou (actuel directeur de Rti 2) ou Mariam Coulibaly (actuel directrice de Fréquence II). Comme ces deux animateurs, ils sont nombreux les poulains du défunt qui continue de faire valoir leur talent au sein de la Rti où la plupart ont eu des promotions.
A l’annonce de son décès et du transfert de sa dépouille à Abidjan, l’on s’attendait à voir la Rti réserver un accueil à cette célèbre voix qui aura tenu plusieurs ménages en éveil. Mais, à part sa famille politique, le Fpi, où il s’était affiché dans ces dernières années de service, il n’y aura eu que le doyen Eugène Dié Kacou, ex-président du Conseil national de la Presse (Cnp) devenu Autorité nationale de la Presse (Anp), qui avait à ses côtés l’ancienne directrice de la première chaine de la télévision ivoirienne, Adèle Djédjé, et l’ex-directeur de Radio Côte d’Ivoire, Eloi Oulaï, ancien patron et fils de la même région que le défunt.
Point de visage des agents de la radio où Pol Dokui aura servi des décennies ou de dirigeants de la Rti où il aura consacré toute sa carrière. Seule une poignée de journaliste, de la jeune génération, dépêchés pour couvrir la cérémonie d’accueil, s’affairaient à immortaliser le retour sans gloire au bercail de l’ex-célèbre voix de Toulepleu.
Tout comme les agents de la Rti, la grande famille des journalistes ivoiriens ont, eux aussi, boudé la cérémonie. Malgré l’appel à la mobilisation du président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) à la mobilisation à l’aéroport pour réserver un accueil confraternel au disparu, ils n’ont pas effectué le déplacement, ni à l’aéroport, ni à Ivoire Sépulture (Ivosep), qui ont constitué les deux étapes de cet accueil. Même le Conseil exécutif de l’Unjci a brillé par son absence. Une absence remarquable, qui a laissé une simple coloration politique à cette première étape des obsèques de l’ancien confrère, dont la famille continue d’espérer des funérailles ouverte à toute la Nation qui l’a connu. « Pol Dokui a été une célébrité nationale, donc la famille souhaite que ses obsèques soient ouvertes à toute la nation ivoirienne. Nous voudrons que tous ceux qui veulent lui rendre hommage soient accueillis comme tout le monde », a tenu traduit le porte-parole de la famille, M. Nestor Koko.
Faut-il le noter, l’ex-directeur de la radio Fréquence II avait pris le chemin de l’exil après s’être affiché clairement aux côtés de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, déchu à la suite de la crise post-électorale de 2011. Pol Dokui, craignant certainement pour sa sécurité, est resté au Benin, où il vivait avec sa famille jusqu’à ce qu’il rende l’âme au petit-matin du mercredi 6 juin dernier, des suites d’une maladie qu’il a trainé pendant quelque temps.
Cette dimension politique peut-elle justifier l’abandon de sa famille professionnelle ? On n’aurait pas tort de le dire !
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