Invité Afrique de RFI, jeudi 23 février 2017, Venance Konan, Directeur général de Fraternité Matin a affirmé que la Côte d’Ivoire « traverse une zone de turbulences » en rapport avec les soulèvements tous azimuts dans l’armée, l’administration, l’école, le monde agricole, l’arrestation de journalistes, la récente attaque contre la gendarmerie de Bingerville. Des faits qui font dire à Amnesty International, dans son rapport 2016-2017, qu’il y a une violation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire.
Sur ces sujets, Venance Konan a reconnu des faiblesses du pouvoir Ouattara. « Au niveau de la protection des droits humains, je dirais qu’on peut faire mieux. Certaines choses qui ne vont pas, il y a encore des efforts à faire et je suis d’accord avec vous. Concernant l’arrestation des journalistes, ça aussi, j’ai déploré. Je pense que ça envoie toujours de mauvais signaux », a-t-il confié à RFI.
Pour la radio, ces mutineries de militaires, de gendarmes, de sapeurs-pompiers et autre dévoilent certainement que le pouvoir n’a pas d’autorité ou qu’elle a perdu son autorité, au point d’être incapable de voir venir ces choses.
Mais ces mutineries, Venance Konan croit qu’elles sont consécutives à l’installation de Ouattara au pouvoir. « Nous vivons les séquelles de la crise. Pour venir à bout du régime Laurent Gbagbo, il a fallu faire venir des gens qui n’avaient pas une vraie formation militaire. Au niveau de l’éthique, de la formation, il y avait beaucoup de choses à revoir et visiblement, il y a du travail à faire à ce niveau », avoue le Dg de Fraternité Matin.
Mais ce qui choque le plus Venance Konan et qu’il n’arrive pas à comprendre, c’est le fait que les Forces Spéciales se soient mutinées. « Tout le monde peut mais pas eux », a dit l’interviewé. Pour lui, tous ces soulèvements d’humeur dans l’armée et dans la société démontre un manque d’autorité au niveau de l’Etat. « C’est un problème d’autorité de façon générale en Côte d’Ivoire, on vient de loin. On a besoin d’une plus forte autorité effectivement, je suis d’accord avec vous. Quand les forces spéciales rentrent dans la danse, c’est pas bon signe ».
Au sujet des attaques de Bingerville, le DG de Fraternité Matin a exprimé sa désolation. on avait cru que les choses étaient rentrées dans l’ordre au niveau de la sécurité, mais ça montre qu’il y a beaucoup de travail à faire au niveau de la sécurité. Mais c’est clair qu’il y a beaucoup d’armes qui circulent. Ça tombe assez mal au moment où l’armée traverse cette crise-là », regrette-t-il.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article