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Politique

Nouvelle constitution :  des milliards  dépensés pour des textes à violer

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L’on ignore pour l’instant le budget du referendum du 30 octobre 2016 pour le vote de la nouvelle constitution qui consacrera la 3e République de Côte d’Ivoire, si le oui l’emportait. Mais déjà, on peut affirmer sans se tromper qu’il va coûter des milliards de nos francs.

Du travail du comité des experts pour l’élaboration des textes au déroulement du scrutin du 30 octobre, en passant par le vote des députés à l’Assemblé nationale, la campagne référendaire avec des distributions d’argent, d’achat de panneaux publicitaires, d’organisation de meetings, sans oublier le salaire pour chacun des acteurs de la mise en œuvre de ce projet, l’on est à l’aise de parler de milliards de francs qui sont injectés dans la tenue du referendum.

A cela, il faut ajouter les fonds engagés par l’opposition pour dire non à la nouvelle constitution. Ce qui, il faut le relever, a engendré des blessés avec la répression de la marche du Front du Refus. Tant d’actions, tant de débauche d’énergie et d’argent dépensés pour un texte «non consensuel» que le pouvoir se bat à faire passer vaille que vaille.

Mais la question qui se pose est celle de l’application de cette constitution qui, pour le pouvoir est la panacée qui fera tourner la page des décennies de crises pour une Côte d’Ivoire unie, paisible et prospère, alors que les opposants affirment qu’elle est autant confligène que la constitution de 2000.

Les dirigeants ivoiriens ont démontré que la constitution de Côte d’Ivoire est là pour le décor. De Gbagbo à Ouattara, la loi fondamentale a été maintes fois violée pour satisfaire des intérêts personnels. Quelques exemples suffisent.

Alors que la constitution de 2000 en son article 2 dit : « tous les êtres humains naissent libres et égaux devant la loi. Ils jouissent des droits inaliénables que sont le droit à la vie, à la liberté, à l’épanouissement de leur personnalité et au respect de leur dignité », et stipule en son article 3 que « sont interdits et punis par la loi, le travail forcé, l’esclavage, le travail forcé, les traitements inhumains et cruels, dégradants et humiliants, la torture physique ou morale, les violences physique et les mutilations et toutes les formes d’avilissement de l’être humain » ; à l’article 10 que « chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses idées », et en son article 12 que « aucun ivoirien ne peut être contraint à l’exil», qu’avons-nous vu sous Gbagbo et Ouattara ?

Violences, tortures, assassinat, traque des opposants, justice à double vitesse, impunité pour les membres de son clan, tribalisme, rattrapage ethnique, exil d’Ivoiriens, répression de meetings, détentions arbitraires et sans jugement, censure de certaines personnalités politiques sur les médias d’Etat, tous contraires à la constitution de 2000. Et pourtant, cette constitution a été acceptée et votée par tous à plus de 83% des voix.

Dans l’actuel contrat social, certains de ces principes qui fondent l’Etat ivoirien ont été reconduits et amplifiés. Par exemple, l’article Article 7 dit : «Nul ne peut être poursuivi, arrêté, gardé à vue ou inculpé, qu’en vertu d’une loi promulguée antérieurement aux faits qui lui sont reprochés. Nul ne peut être arbitrairement arrêté, poursuivi ou détenu ». Mais pourtant, celui qui propose ces textes a dans les prisons ivoiriennes des personnes non encore jugées et même oubliées.

Des projets tels que l’école obligatoire et l’interdiction du travail des enfants sont constitutionnalisés. On peut se demander ce qu’il adviendra de ces textes d’autant plus que ses projets figuraient dans le programme de société du président Ouattara, mais ne sont pas mis en œuvre véritablement.

Sous les yeux des dirigeants, des enfants vendent dans les rues, sont utilisés par des exploitants et ne vont pas à l’école. Mais on tourne le regard plutôt vers le travail des enfants dans les champs de cacao. Il y’en a à redire tant les contradictions sont nombreuses entre les textes votés et leur respect par les dirigeants ivoiriens qui les piétinent sans sourciller.

César DJEDJE MEL

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