Encore un nouvel épisode dans l’affaire qui incrimine le chargé de communication du colonel Issiaka Ouattara dit Wattao, le sieur Eddy. L’homme est au cœur d’une affaire d’occupation illégale d’une résidence privée, en zone 4, appartenant à la famille Milliet. Il est même soupçonné par les gestionnaires de cette maison de tentative d’expropriation. A cela s’ajoute des faits de violence et tortures infligées aux gardiens de la concession et d’entrave à la justice.
Dans cet épisode-ci, il est question de la présence du responsable de la communication du colonel dans la résidence Milliet, depuis 2015.
Selon les explications des gestionnaires de la propriété, à savoir Patrick Lemonnier, le gestionnaire légal, et Issiaka Diaby, président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (Cvci) dont la veuve Milliet et Lemonnier sont membres, gestionnaire de fait en l’absence de Lemonnier, cela fait trois (3) ans que le responsable communication du colonel Wattao occupe illégalement une résidence dans la propriété.
Selon Issiaka Diaby, il y a débarqué avec des ex-combattants démobilisés et des soldats, et ont élu domicile dans la résidence qu’occupait le gestionnaire. Ce dernier étant rentré en France, après avoir été vidé en 2012 par un certain Doumbia qui voulait accaparer la propriété Milliet.
Mais le mis en cause explique leur présence sur les lieux par une autorisation du colonel Wattao, son patron. Ce qui explique que la Police judiciaire n’a pas pu interpeller certains d’entre eux contre qui une plainte avait déposée. « Quand les policiers sont venus, les jeunes ont dit qu’ils ne sont pas ici d’eux-mêmes, mais par le colonel Wattao. Les policiers ont appelé leur patron pour lui rendre compte. Pour s’en convaincre, il a son tour a appelé le colonel. Après leur échange, le directeur de la PJ a rappelé ces éléments », avait expliqué Eddy, le vendredi 21 septembre 2018, pour indiquer qu’il n’y a pas d’opposition de sa part à la procédure judiciaire.
Installés par Wattao !
En effet, dit-il, après la démobilisation des ex-combattants, certains d’entre ceux qui étaient regroupés au camp militaire de l'Établissement général des services (Egs) d'Abidjan-Marcory, ne sachant pas où aller, des responsables dudit camp les ont autorisés, avec l’accord du commandant Wattao, d’occuper la résidence. Etant donné que ce sont eux qui l’avaient protégée des manœuvres d’accaparement et de vente entreprises par le sieur Doumbia.
« C’est nous (le commandant Wattao et son commandement de sécurité d’Abidjan-Sud) que Diaby a sollicités pour déguerpir des Frci que Doumbia avaient installés dans la concession dont il se réclamait propriétaire. C’est nous qui avons aidé à faire arrêter ce Doumbia, puis Diaby nous a demandé de protéger la maison », explique Eddy.
Si Issaiaka Diaby reconnaît le rôle joué par les responsables militaires sous le commandement de Wattao, jadis commandant de la sécurité d’Abidjan-Sud, pour protéger le patrimoine des Milliet, il affirme n’avoir aucun lien avec Eddy, indiquant avoir saisi par voie officielle les structures en place.
« Le 03 octobre 2012, en vertu de l’ordonnance n°2306 du 15/05-2012, ordonnant l’intégration de monsieur Lemonnier dans ses bureaux et son domicile, j’ai adressé un courrier au commandant des Frci d’Abidjan-Sud (Wattao), au chef de la division des droits de l’Homme de l’Onuci, au chef de service de police des Nations unies (Unpol) et au chef du service juridique du cabinet du chef d’Etat-major des Frci, pour faire déloger des éléments Frci positionnés par le sieur Doumbia Mamadou qui voulait s’accaparer la propriété des Milliet. Le commandant de l’EGS de Marcory d’alors a envoyé des éléments qui ont vidé les Frci. Puis à notre demande, ils y sont restés jusqu’à fin 2012. Après quoi nous avons embauché deux vigiles parmi des ex-combattants, avec une déclaration à la CNPS, pour continuer de garder les locaux. Je ne veux pas citer de nom, mais je sais que sans leur implication, les Milliet auraient peut-être perdu la maison. Je n’ai jamais invité Eddy à venir sécuriser la concession. Qui est-il pour que je le sollicite pour venir surveiller une concession ? Est-il un militaire, un chef d’entreprise de sécurité ? Il dit qu’il est le chargé de communication de Wattao », riposte le président du CVCI.
« Wattao serait prêt à acheter la maison »
Dans la même veine, le gestionnaire Lemonnier Patrick a affirmé n’avoir aucun lien avec le chargé de communication du colonel et réclame son bien.
« Je ne l’ai jamais vu, c’est dans votre précédent article que j’ai su comment il s’appelle. Je ne le connais ni d’Adam, ni d’Eve. Depuis trois ans, il occupe illégalement ma concession, sans payer de loyer, rien. Je pensais que c’était Diaby qui l’avait installé là, alors que non. Il squatte ma maison. On me dit qu’il serait le porte-parole de je ne sais pas qui. En plus, il m’a fait venir son beau-frère pour me proposer la vente de la maison parce son patron serait prêt à l’acheter Je veux qu’il quitte les lieux qu’il squatte. J’ai une décision de justice qui ordonne ma réintégration dans ma concession », a-t-il dit mardi par téléphone.
Selon Issiaka Diaby, le chargé de communication a entrepris des travaux dans la maison afin d’ouvrir un salon de coiffure pour sa femme, et loue à des fins d’entrepôt une partie de la résidence à des opérateurs économiques.
Accusant le président du CVCI de mensonges et de dénigrement, Eddy a cependant indiqué qu’il n’a aucune intention d’empêcher Lemonnier de réintégrer son domicile.
Eddy est prêt à libérer la maison
« Je ne l’empêche pas de rentrer dans sa maison, s’il a un papier de la justice qui le lui autorise. Mais Diaby doit savoir qu’il devra nous payer les 250 mille par semaine convenus quand il sollicitait la garde de la concession. Il n’a payé qu’un mois et depuis rien. Diaby doit honorer son engagement envers les enfants. Mais que Diaby paie avant ou pas, on ne rentre pas dans ces détails. Si Lemonnier a une autorisation de justice, il n’a qu’à la présenter et il rentrera dans sa maison », a indiqué Eddy, mercredi au téléphone.
Sur la soi-disant sécurisation de la concession Milliet, un responsable de l’EGS au moment des faits a désavoué le chargé de communication.
Un chef militaire enfonce Eddy
« A l’époque, quand monsieur Issiaka Diaby a envoyé son courrier au patron (Wattao), on a reçu la mission d’aller sécuriser la concession. Nous y avons donc placé dix (10) jeunes qui étaient avec nous à l’EGS. Ils étaient sous notre responsabilité et chaque jour nous allions faire le point de la garde, savoir qui était là et qui n’était pas, et nous assurer que tout se passe bien. La mission a duré du 4 octobre au 31 décembre 2012. Ce Eddy n’était pas avec nous. Il ne peut dire qu’il a mis quelqu’un là-bas. Lui, il peut mettre qui là-bas pour surveiller le coin ? Il était aux côtés de son patron ! C’est vrai qu’il y avait des maisons libres et comme les jeunes n’avaient pas où loger, ils allaient là-bas rester avec leurs camarades. Donc si Eddy a eu une place pour dormir, qu’il ne mélange pas les gens. Lui, il peut nous envoyer ? D’ailleurs qui lui a confié la sécurisation de la maison? Il a un contrat ? Maintenant s’il dit que c’est le colonel Wattao, mais je ne suis pas au courant », a affirmé cet ex-chef militaire de l’EGS, jeudi, par téléphone.
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