La Côte d’Ivoire a commémoré le 57e anniversaire de son indépendance le 7 août dernier. Ils sont nombreux, ces Ivoiriens qui estime que parler de fête d’indépendance est une absurdité car le pays colonisateur a encore sa mainmise sur tous les secteurs et à tous les niveaux.
Pour Ohouochi Clotilde, avoir une telle posture est une erreur car l’acquisition effective, pleine et entière de l’indépendance est une lutte permanente et continue.
« De nombreux compatriotes, sur la toile, refusent la commémoration de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, arguant, qu'on ne saurait parler d'indépendance dans un pays où le (ancien?) colonisateur est encore lourdement présent à tous les niveaux: politique, économique, militaire, diplomatique, etc. Comme vous avez raison, chers compatriotes et je comprends votre amertume et colère à peine contenues. Mais raisonner ainsi, se complaire dans cette posture peut paraître à la limite comme un manque de vision et un déni du combat héroïque mené par nos devanciers. La lutte pour l'indépendance totale et la souveraineté est une conquête permanente et chaque pan arraché au colonisateur est une victoire qui mérite d'être saluée à sa juste valeur », a fait savoir l’ancienne ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale sous Laurent Gbagbo.
« Nos pères et mères ont donc fait leur part »
Puis de rappeler : « Qui ne se souvient du mouvement anticolonialiste mené par les militants du RDA et qui a atteint son point culminant pendant l'insurrection nationale de 1949-1950? Qui ne se souvient que le gouverneur Péchoux mis en mission pour casser du RDA va livrer une véritable guerre aux enfants de Côte d'Ivoire, faite de tueries, de massacres et d'emprisonnements de Bouaflé à Dimbokro en passant par Séguéla, Treichville, Afféry...? L'historien Laurent Gbagbo appellera cette funeste période "la deuxième pacification de la Côte d'Ivoire", après celle meurtrière de Gabriel Louis Angoulvant des années 1910 ».
Ohouochi Clotilde insiste finalement pour faire comprendre à tous que « nos pères et mères ont donc fait leur part. Certes, on leur a accordé l'indépendance d'une main et, de l'autre, on l'en a vidé de sa quintessence. Mais leurs sacrifices ont permis d'offrir à la postérité un monde meilleur au leur. A présent, c'est à nous qu'il revient de jouer notre rôle et d'assumer notre part de responsabilité dans la répartition des tâches dévolues à chaque maillon de la chaîne intergénérationnelle. Pour ne pas léguer à nos enfants et petits-enfants un bien lourd passif ».
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