On peut le dire sans risque de se tromper. Le ministre d'Etat – l'unique du gouvernement Amadou Gon – Hamed Bakayoko est aujourd'hui le chouchou du président de la République, Alassane Ouattara. Le ministre de la Défense est parvenu à se hisser à une posture des plus privilégiés auprès du chef de l’État ivoirien. Hamback, comme on l'appelle affectueusement, est l'un des hommes digne de confiance du tenant actuel de l'Exécutif en Côte d'Ivoire. Ce qui lui vaut aujourd'hui d'être le bouclier, le Sécurocrate du pouvoir ivoirien.
Il y a quelques années, cependant, cette proximité était loin d'être le cas. Jamais, l'enfant d'Adjamé Latin n'avait imaginé qu'il se retrouverait dans le cercle intime et fermé d'une aussi haute personnalité. Hamed Bakayoko, comme le présente le confrère Jeune Afrique, dans son édition disponible présentement sur le marché, n'avait, a priori, pas les atouts pour entrer dans le cercle le plus proche d'Alassane Ouattara. L'ex-ministre de l'Intérieur, affecté depuis juillet 2017 à la Défense, était certes en relations étroites avec l'actuel Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly ou le cadet du président de la République, Téné Birahima Ouattara. Mais, Hamed Bakayoko, qui finira par être adopté par la Première Dame, Dominique Ouattara, ne s'imaginait pas monter au premier plan dans l'entourage d'Alassane Ouattara. Le coup du sort va se présenter avec un certain Guillaume Soro, alors chef de guerre, leader des ex-Forces nouvelles (ex-rébellion ivoirienne), qui va lui ouvrir les premières portes de son ascension plus que jamais fulgurante.
Alors tout puissant chef de l'ex-rébellion, personnage influent sur la scène politique ivoirienne, c'est l'actuel président de l'Assemblée nationale qui, en 2003, pendant les négociations de Linas-Marcoussis sur les postes à pourvoir dans le futur gouvernement, insista pour que le portefeuille des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication échu à Hamed Bakayoko. Soro aurait usé de toute son influence d'alors, selon l'hebdomadaire panafricain, pour que le nom du futur ministre de l'Intérieur soit retenu dans le gouvernement d’union nationale formé par Laurent Gbagbo à l'époque.
Plus tard, nommé à la tête du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité sous le Premier ministre Guillaume Soro, l'ancien militant des mouvements estudiantins du Pdci-Rda gagne la confiance d’Alassane Ouattara et gravit des échelons. Hamed Bakayoko s'est imposé dans le premier cercle du président ivoirien au point où le Premier ministre, l'homme le plus influent auprès du chef de l’État, aura du mal à l'éjecter de son gouvernement de janvier 2017, en pleine mutineries. Bien au contraire, le premier flic ivoirien conservera son poste de seul ministre d'Etat dont il jouit jusqu'à ce jour, muté de la Sécurité à la Défense nationale qui lui est confiée.
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