Les avocats de la défense et ceux de la partie civile se sont longuement disputé toute cette journée marquant le début du procès de Simone Gbagbo, l’ex Première dame de Côte d’Ivoire.
Déjà la matinée, le greffier, comme il est de coutume, a procédé à une lecture des arrêts de la chambre d’accusation et du juge d’instruction tout en prenant soin de présenter l’accusée et des témoins à charge et à décharge.
Les avocats de la défense qui attendaient patiemment leur tour de parole, en ont profité, comme à tous les autres procès de la crise, pour soulever un préalable sur le contenu de la lettre d’accusation de la chambre dans lequel, il est mentionné que Simone Gbagbo est poursuivie pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Selon eux, cette requalification des faits doit être rejetée car ils estiment qu’au moment des faits en 2011, ces infractions n’existaient pas dans le code pénal ivoirien. «Ce sont des infractions nouvelles, notre cliente est poursuivie pour des faits qui ont été introduits dans le code pénal, » a lancé Maitre Blédé Dohora, engageant ainsi le débat. "Non" ont rétorqué les avocats de la partie civile et le procureur pour qui, «les infractions pour lesquelles Simone Gbagbo est poursuivie existent bel et bien. Elle est poursuivie pour des crimes contre la coopération civile, et des crimes contre les prisonniers de guerre, conformément au dispositions de l’ancien code pénal, » s'est empressé de clarifié le Procureur général, Yéo Ali, précisant que la nouvelle disposition est même plus douce que l’ancienne et est applicable immédiatement.
La partie civile lui a emboité le pas arguant que depuis 2012, la Côte d’Ivoire a signé le traité de Rome et que le préalable de la Défense n’avait pas de sens.
«Nous ne sommes pas en train de juger madame Gbagbo selon le traité de Rome. Si les infractions n’existent pas au moment des faits, elle ne peuvent pas faire l’objet de poursuite et de condamnation." estiment-ils.
N'étant pas de cet avis la défense est revenue à la charge pour indiqué qu'il s'agit des principes de droit qu'ils soulèvent , " selon les avocats Dako et Djirabou de la défense avec cette requalification des faits, l’on veut vaille que vaille juger l’épouse de Laurent Gbagbo. Elle comparaît devant vous aujourd’hui sans base légale. C’est une violation grave du principe du code pénal ivoirien, » a ajouté son avocat principal, Rodrigue Dadjé.
Les avocats de la partie civile ont à leur tour déploré le fait que les avocats de la défense essaient à travers ce préalable de bloquer les débats de fond du procès.
Après une brève suspension, le président de la cour, le juge Bouatchi Kouassi a rejeté le préalable soulevé par la Défense au motif qu’il n’est pas fondé. Après lecture de cette conclusion, il a invité l'accusée Simone Ehivet Gbagbo à la barre.
Celle-ci a indiqué ne pas se reconnaître dans les faits qui lui sont reprochés. Après ces brèves échanges avec cette dernière, l'audience du jour a été suspendue et reprendra ce mercredi à 9 heures pour les débats de fond.
Pour rappel, Simone Gbagbo a déjà écopé d'une peine d'emprisonnement de 20 ans lors d'une première procédure judiciaire liée également à la crise post électorale.
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