Me Honoré Atabi a martelé, ce mercredi 13 décembre 2023, que le vice-président et secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), Kakou Guikahué n’est « plus concerné par le processus électoral » pour la présidence du parti.
« Il nous revient de sources bien introduites et de façon récurrente que le nom et l’image du professeur Kakou Guikahué, seraient déjà inscrits sur les bulletins de vote ; nous les mettons en garde », s’ils l’utilisent « nous serons donc obligés de nous pourvoir en justice, ce qu’on ne voulait pas faire », a prévenu Me Honoré Atabi.
Cette posture, dira-t-il, vise à « préserver son image et son nom. C’est (d’ailleurs) une mise en garde et nous allons la formaliser dès ce soir même par une sommation portant interdiction d’utiliser son nom et son image dans le processus électoral en cours ».
Selon le Conseil de Guikahué, le secrétaire exécutif en chef du Pdci, « a déclaré ne plus être concerné par ce processus, il a écrit au président du Comité électoral, en date du 12 décembre 2023, et ils ont déchargé » la lettre.
Le député Marius Konan, son porte-parole, a soutenu que « le candidat Maurice Kakou Guikahué a été éliminé et il a pris acte de son élimination injuste et non fondée », dénonçant le non-respect des statuts du parti concernant le processus électoral.
Processus électoral
« On ne peut pas dire qu’on fait un processus électoral, on écrit les règles de départ, on dit qu’on recense les candidatures et à la fin on dit qu’on va afficher la liste définitive des candidats », mais sans liste officielle des candidats « on a ouvert la campagne électorale », a déploré Marius Konan.
« On ouvre une campagne électorale sans connaître les candidats (…) effectivement, ils ont signifié au professeur Maurice Kakou Guikahué qu’il était éliminé. Pour nous, c’est fini, il a dit qu’il prend acte de son élimination », s-est-il insurgé.
Toutefois, Maurice Kakou Guikahué demeure membre du PDCI et « ira » au 8è Congrès extraordinaire électif du parti prévu le 16 décembre 2023. Les membres du bureau politique éliront ce jour le successeur de Henri Konan Bédié, décédé le 1er août 2023 des suites d’une courte maladie.
Le processus de sélection des candidats du Pdci à l’élection du président comprend l’appel à candidature, le recensement des candidats potentiels, la phase de présélection des candidats et d’arbitrage, la phase de sélection des candidats, l’établissement et la publication de la liste définitive des candidats.
Le code électoral du parti stipule que chaque candidat retenu doit désigner un représentant devant siéger en qualité d’observateur dans le Comité électoral, mais « à ce jour, aucune notification n’a été faite au candidat Guikahué pour le choix de son représentant », a-t-il poursuivi.
« D’où vient-il donc que l’on affirme en public à quatre jours du congrès que le professeur Maurice Kakou Guikahué soit encore en lice ? », s’est-il interrogé. Le Comité électoral et l’instance de médiation du Pdci souhaitent que les candidats en lice trouvent un consensus avant ces joutes électorales.
Dans une déclaration le président du parti, Philippe Cowppli-Bony, a précisé que « contrairement aux allégations dans la presse, les réseaux sociaux et les meetings, qu’aucune des candidatures présentées pour la présidence du PDCI-RDA n’a été ni éliminée ni rejetée ».
Contrôle judiciaire
L’équipe de campagne de Kakou Guikahué avait dénoncé, lors d’une conférence de presse, le rejet de la candidature de Kakou Guikahué, citant le Comité électoral qui évoquait le fait que le secrétaire exécutif en chef faisait l’objet d’un contrôle judiciaire.
Le contrôle judiciaire du 18 janvier 2021, allégué comme motif exclusif du rejet de la candidature de M. Guikahué, est consécutif à son arrestation en la résidence de feu Henri Konan Bédié, suite aux événements post crise électorale d’octobre 2020.
Son conseil juridique a introduit le 16 octobre 2023 une demande en vue de la levée du contrôle judiciaire, dont il est l’objet conformément aux dispositions des articles 158 et 159 du Code de procédure pénale ivoirien.
« C’est à cette demande que la juge d’instruction a fait droit suivant son ordonnance en date du 7 décembre 2023 », a souligné Mme Honoré Atabi. En dépit du contrôle judiciaire, M. Guikahué, « inculpé », a été élu député en mars 2021.
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