Alors que la potentielle candidature du premier ministre
Amadou Gon Coulibaly à l'élection présidentielle ne cesse de diviser le RHDP,
Alassane Ouattara entend faire passer son poulain en force.
"A 95%, ce sera Gon." Tel est le mantra que récite
Alassane Ouattara dès qu'il est questionné sur le nom du futur candidat du
Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti
de la majorité, à l'élection présidentielle d'octobre. Si le chef de l'Etat
ivoirien, en bon tacticien, va continuer d'entretenir jusqu'au printemps
l'hypothèse de briguer un troisième mandat, il est en réalité bel et bien
décidé à céder son siège à son "frère" Amadou Gon Coulibaly.
Divisions
Ce scénario tend considérablement les relations au sein du
RHDP, où un front anti-Gon se dessine. Outre son "déficit de
charisme" et sa personnalité "réservée", les principaux
détracteurs du premier ministre évoquent désormais ouvertement ses problèmes de
santé. Amadou Gon Coulibaly a en effet subi ces dernières années une lourde
intervention chirurgicale, pour laquelle il est toujours suivi. Certains cadres
de la majorité s'inquiètent ainsi de sa capacité à pouvoir mener une campagne
qu'ils jugent "intense et physique", une perspective qui préoccupe
jusqu'au principal intéressé.
En dépit de ces voix dissonantes, le chef de l'Etat ivoirien
entend faire passer en force la candidature de son premier ministre. La
présidence a financé depuis septembre plusieurs plans de communication destinés
à rehausser le profil de Gon et prépare une série de reportages visant à mettre
en valeur les activités de ce dernier depuis son arrivée à la primature, il y a
trois ans.
Un voyage d'Amadou Gon Coulibaly à Washington est aussi dans
les cartons. Mi-janvier, le premier ministre a fait une tournée de plusieurs
jours aux allures de campagne électorale dans la région de Goh, dans le
centre-ouest du pays, fief historique de Laurent Gbagbo. Pour appuyer la
candidature de Gon, Ouattara mise sur son fidèle ministre de la défense, Hamed
Bakayoko, qui devrait faire campagne aux côtés du poulain du président
ivoirien. En retour, Hamed Bakayoko pourrait être nommé premier ministre.
Bal des ambitieux
Plusieurs cadres du RHDP - au premier desquels son directeur
exécutif Adama Bictogo - continuent néanmoins de plaider pour l'organisation
d'une primaire. Un scénario qui aiguise les appétits de plusieurs ministres de
la majorité présidentielle, à l'instar de Marcel Amon Tanoh. Le ministre des
affaires étrangères tente depuis plusieurs semaines de réunir ses soutiens en
vue d'un hypothétique duel interne au parti (LC n°811). Ce dernier a néanmoins
été sèchement recadré fin décembre par le président ivoirien sur ses ambitions
présidentielles.
Autre prétendant, le ministre de l'enseignement supérieur,
Albert Toikeusse Mabri. Issu de l'Union pour la démocratie et la paix (UDPCI),
parti allié au RHDP, il est poussé par plusieurs de ses militants à se lancer
dans la course.
L'ensemble de ces tractations se déroule sous le regard
attentif du président du Sénat, Jeannot Ahoussou Kouadio, et du secrétaire
général de la présidence, Patrick Achi, qui se gardent jusqu'à présent de
s'immiscer dans la partie.
1 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2020 (11:44 AM) NQA.An11qn11qN11n1Participer à la Discussion
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