Le témoin entendu à la reprise du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, lundi 28 août 2017, a raconté à la CPI le rôle joué par la France dans le bombardement de la résidence de Laurent Gbagbo. Selon le témoin, les forces françaises ont intervenu de différentes manières.
De façon aérienne et terrestre. Présent à la résidence du couple Gbagbo du 31 mars au 10-11 avril 2011, le témoin avoir vu des hélicoptères français bombardé la résidence Gbagbo, les postes de sécurité et même l’infirmerie qui s’y trouvent. Des bombardements qui ont fait des blessés et des morts. « Les attaques étaient fréquentes. Du 4 au 11, la résidence essuyait des tirs à tout moment. L’infirmerie était à plat. S’il y avait des gens, c’est possible qu’ils soient tous morts », a dit le témoin.
Il a aussi affirmé que des snipers français postés sur des toits, notamment sur la résidence de l’ambassadeur de France, ont tiré et tué des jeunes. Au moins trois personnes qu’il a vues de ses yeux. « Il y a deux jeunes ont été abattus par des snipers, il était sur la résidence de l’ambassadeur de France. Le témoin répondait aux questions de Me Altit, conseil principal de Laurent Gbagbo. Dans cette partie de son témoignage, le témoin a plus ou moins blanchi le chef de l’Etat. Il a expliqué que les jeunes qui se sont retrouvés à la résidence présidentielle de Gbagbo étaient accueillis sous des bâches dressées à l’occasion, dans une ambiance de fête », avec de la musique.
Le matin, sous l’interrogatoire du procureur Gracia, le témoin a également montré un visage pacifique de Laurent Gbagbo. Il racontait comment le président Gbagbo les a dissuadés d’aller combattre contre les milices qui semaient la terreur dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, en 2003. « On a fait un sit-in devant la cathédrale et on a demandé à parler au président Gbagbo (…) Il est venu et il nous a demandé de rentrer en famille. Il nous a dit de lui donner dix jours pour qu’il puisse déployer l’administration à l’ouest. « Si vous restez à la cathédrale, c’est comme si vous étiez fâché avec moi. Est-ce que vous êtes fâchés avec moi ? Nous avons répondu non. Il nous a demandé de rentrer en famille ». Ce qu’ils ont fait, tout acceptant l’enveloppe de dix (10) millions de Fcfa que le président Gbagbo leur avait fait parvenir par des collaborateurs, mais qu’ils avaient refusé. Parce que leur but était qu’on leur donne les moyens d’aller combattre contre les assaillants de l’ouest.
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