Le substitut du Procureur, le Canadien Eric McDonald, a poursuivi l’exposé des faits reprochés aux accusés, à la deuxième journée de la reprise d’audience dans le procès conjoint de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ce mardi 2 octobre 2018 à la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye.
Revenant sur les charges qui leurs sont imputées, l’accusation soutient l’existence ‘’d’un plan commun’’ même s’il n’est pas formel, qui a conduit aux massacres perpétrés en Côte d’Ivoire pendant la crise postélectorale de 2010-2011 contre les partisans du candidat Alassane Ouattara, l’adversaire politique du président Laurent Gbagbo. «Les réunions régulières -de Gbagbo- avec son entourage immédiat sont suffisantes, point n’est besoin de rédiger un plan commun», a indiqué l’accusation. Selon Eric McDonald, «Monsieur Gbagbo a incité les Forces qui lui étaient loyales à commettre des crimes contre les sympathisants de Monsieur Ouattara». Et le pire, «au mépris de la justice». Relevant que c’est à dessein que l’ex-président ivoirien n’a pas pris de dispositions pour mettre fin aux crimes et violences postélectoraux, et surtout à ne pas les punir parce que voulant coûte que coûte se maintenir au pouvoir.
Quant à Blé Goudé, l’accusation estime que son rôle était essentiel dans l’exercice des groupes armés notamment le Groupement des patriotes pour la paix (GPP) ainsi que les «jeunes patriotes » sympathisants de l’ex-président ivoirien qui commettaient des exactions contre les civils avec des noms à consonance du Nord supposés soutenir le candidat Ouattara aux barrages routiers. Et l’ex-ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, poursuivra M. McDonald, n’a rien fait pour mettre fin aux agissements de ces individus dont il était le leader. « Certaines personnes dès qu’elles étaient soupçonnées appartenir à des groupes communautaires sont lynchées et brulées avec ‘’l’article 125’’. Et l’instigateur est Blé Goudé», a souligné l’accusation. Pour le Bureau du Procureur Fatou Bensouda, « l’impunité et le déni étaient de mise sous le régime Gbagbo ». Tout au long de son exposé, le Bureau du Procureur a tenu à démontrer que les charges sont suffisantes pour justifier le maintien en détention et la condamnation des deux hommes. L’audience a été suspendue pour reprendre demain mercredi 03 octobre.
Pour rappel, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo est poursuivi devant la CPI pour crimes contre l’humanité, perpétrés à Abidjan conjointement avec Charles Blé Goudé, co-auteur présumé. Les avocats des accusés ont introduit une requête, en vue de l’abandon pure et simple des charges contre les deux personnalités, faute selon eux, de preuves solidement établies par l’accusation.
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