L’actuel témoin entendu par le tribunal de première instance I de la CPI qui juge Laurent Gbagbo et Blé Goudé s’est montré véhément contre les accusés, surtout le président Gbagbo. Il a affirmé que Gbagbo avait perdu les élections, a tenu son pouvoir pour responsable de la survenue du coup d’Etat et de la rébellion de 2002 et de l’avènement des Forces armées des forces nouvelles, et même de la chute du régime FPI. L’homme a n’a pas du tout été tendre envers le pouvoir Gbagbo. Pour preuve, il n’a pas pris part aux combats post-électoraux en 2011. On aurait dit qu’il était un militaire pro-Ouattara.
Et effectivement, tout porte à croire que oui. Me Altit, principal conseil de Laurent Gbagbo est parvenu à montrer le visage partisan du militaire. En effet, selon ses propres propos, le témoin a dit servir des cadres du PDCI, en dehors de ses fonctions. Lui et d’autres militaires constituaient un groupe de protection des cadres du PDCI, sous le pouvoir de Gbagbo. Une activité qu’il a reconnu « illégale » parce que dit-il, « on m’aurait sanctionné si on m’avait attrapé ». Le militaire Boli Bi Balo a donc apporté ses services au maire Ellingan Etché, au général Ouassénan Koné, Maurice Kacou Guikahué, et Aka Aouélé. Pendant les deux tours de la campagne présidentielle de 2010, il a accompagné Guikahué dans ses tournées. Et pendant que les cadres du RHDP s’étaient réfugiés au golf, il était en contact avec Aka Aouélé.
Par ailleurs, Me Altit a fait montrer le caractère rebelle du sergent-chef Boli Bi Balo. Même s’il n’y a pas pris part, il a soutenu le coup de 1999. « J’étais sous les ordres de mes chefs et je faisais qu’il me demandait. Le Comité de salut public est une action militaire, il s’imposait à nous, que tu le veilles ou pas ». Il a avoué que sa carrière a été difficile parce qu’il a plusieurs fois été sanctionné, pourrait-on dire, pour son caractère irrespectueux. Il a écopé d’une sanction qui le poursuit jusqu’aujourd’hui. Sous Robert Guei, il a écopé d’une punition pour avoir effrayé des policiers avec son arme. Une punition lui avait valu une radiation formellement signée par le général Doué Mathias. « Mais la crise de 2002 m’a sauvé, sinon je ne serai plus de l’armée ».
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