Le nouveau président du PDCI, Tidjane Thiam, a rendu publics les noms des hommes sur lesquels il entend miser pour diriger ce parti et le conduire aux élections de 2025. Un fait saute aux yeux : Jean-Louis Billon a été déclassé, Thierry Tanoh zappé. Et suprême cafouillage, des morts ont été nommés.
Annoncée comme un événement politique majeur de cette semaine, la publication de la liste des instances du PDCI aura été finalement un flop. En témoigne ce gros cafouillage qui s’est traduit par plusieurs « actes manqués » du président de ce parti.
Le plus grotesque, est sans conteste, la nomination de personnes décédées dans de nouvelles instances mises sur pied par Tidjane Thiam. C’est notamment le cas de l’ancien maire de Zoukougbeu, décédé en novembre 2023 et de l’ex-député de Méagui, Salé Poli. La nomination de ces élus qui ne sont plus de ce monde, est la preuve que le président du PDCI n’a pas pris le temps de passer au peigne fin, la liste et plus grave, n’a pas recueilli l’assentiment des personnes nommées. Ce qui témoigne d’un manque criant de rigueur.
Outre cette grosse bourde, le successeur d’Henri Konan Bédié a nommé des cadres qui ont depuis longtemps claqué la porte du PDCI. Au nombre de ceux-ci, l’ex-maire de Koumassi, N’dohi Yapi Raymond et l’ex-député Goali Dodo, qui ont tous les deux rejoint le RHDP.
À ces énormités, viennent s’ajouter des nominations qui s’apparentent sinon à des sanctions, du moins à une façon subtile de ranger dans les placards. Ainsi, pourrait s’interpréter la nomination de Jean-Louis Billon au poste de secrétaire exécutif, chargé de l’entrepreneuriat et des relations avec le secteur privé.
Un déclassement qui ne dit pas son nom. Car, du temps où Bédié tenait le gouvernail du PDCI, Jean-Louis Billon était une pièce maîtresse du secrétariat exécutif. Il y a occupé le poste de porte-parole adjoint et secrétaire exécutif, chargé des études, de la prospective et de la propagande en 2017, puis de secrétaire exécutif, chargé de la communication et de la propagande.
Il a été nommé à ce poste en mai 2021. À la mort de Bédié, il était vice-président du PDCI. Aujourd’hui, cette figure de proue du parti sexagénaire, est réduite à jouer les seconds rôles derrière les hommes forts de Thiam que sont Emmou Sylvestre, Akossi Bendjo et autres Alain Cocauthrey.
Comme lui, l’ex-homme fort du secrétariat exécutif, le professeur Maurice Kakou Guikahué, a perdu son « tabouret », sans doute pour avoir osé challenger Thiam quand il s’est agi de trouver un successeur à Bédié. Il paie cash l’audace qui l’a porté à vouloir se présenter contre l’ex-parton du Crédit Suisse. Aujourd’hui, il est réduit à n’être qu’un des multiples Hauts conseillers dans le Gô-Djiboua. Qui plus est, un adjoint. C’est dire si l’ancien « manitou » du secrétariat exécutif a perdu des plumes.
Le dernier à payer le fait d’avoir quelque peu contrarié « le plan commun » visant à installer Thiam à la tête du PDCI, n’est autre que Thierry Tanoh. Nommé secrétaire exécutif, chargé des finances et vice-président par Bédié, il a été purement et simplement rayé des différentes nominations de Tidjane Thiam. Il ne figure sur aucune des listes qui ont circulé hier.
À moins que son nom soit inscrit sur des listes prétendument authentiques que détiendraient secrètement Thiam et son cercle, eux qui ont tôt fait de remettre en cause, les listes transmises hier aux médias.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article