Le gouvernement du second mandat de Ouattara a connu son premier réaménagement, treize mois après la réélection du chef de l’Etat. Mabri Toikeusse et Gnamien Konan ont été sortis de l’équipe gouvernementale le vendredi 25 novembre 2016, pour indiscipline au sein du RHDP, la coalition qui a porté Ouattara au pouvoir en 2010 face à Laurent Gbagbo et 2015 en faisant de lui le candidat unique des cinq partis.
Le président ivoirien fier de son équipe «qui gagne» ne se sépare pas facilement de ses collaborateurs. De ce fait, au cours de ses deux mandats (6 ans), le président Ouattara n’a opéré que quelques réaménagements techniques de son gouvernement. Le constat fait est que la plupart des limogeages, les plus frappants, sont dus plus à un problème d’honneur du RHDP ou d’un problème de personnes qu’à un problème de compétences, comme cela se voit avec les derniers cas Mabri et Gnamien Konan.
En effet, en novembre 2012, Alassane Ouattara va dissoudre le gouvernement du Premier ministre Ahoussou, pour dit-on exprimer sa colère à l’encontre les députés Pdci et Udpci qui ont refusé de voter la loi sur le mariage qu’il a introduit au parlement. L’on a évoqué un manque de solidarité au programme de gouvernement du président ivoirien, programme qui serait celui du RHDP pourtant. Avant, le ministre Adama Bictogo a été limogé du département de L’Intégration Africaine pour avoir « dealé » avec les rebelles d’Azawad, selon des sources officieuses, la raison officielle étant son implication dans le scandale des déchets toxiques.
En mai 2015, Alain Lobognon, proche de Guillaume Soro sera à son tour évincé du gouvernement après le scandale des primes des Eléphants champions d’Afrique 2015. Le chef de l’Etat en a profité pour nommer son nouvel allié du MFA, Anzoumana Moutayé, au gouvernement afin de faire payer à Anaky Kobena sa rébellion contre le RHDP. Les derniers limogeages sont ceux de Gnenema Mamadou Coulibaly et de Charles Diby Koffi, en janvier 2016, suite à l’affaire du mandat d’amener de la justice française contre Guillaume Soro.
Dans cette affaire trouble, on parle d’un règlement de compte. Ouattara aurait voulu se débarrasser du dernier homme de main de Soro dans son gouvernement, en la personne du ministre de la Justice, de droits de l’homme et des libertés publiques, Gnenema Coulibaly. Vrai ou faux ? Charles Diby Koffi étant plus tard nommé président du Conseil économique et social. Coulibaly lui a été admis aux oubliettes.
Et pourtant, que de scandales de mauvaise gestion, de détournement, d’incompétence dans les gouvernements Ouattara. Mais malgré la colère de la population qui réclame la tête de certains ministres, le chef de l’Etat répond : « on ne change pas une équipe qui gagne ». Entre autre scandales d’incompétence et de détournement, on peut citer le feu d’artifice meurtrier du 1er janvier 2013 dont on a jamais connu le résultat des enquêtes, si enquête il y a eu ; l’affaire des 100 milliards pour la réhabilitation des Universités, le règne de Yacou le Chinois à la Maca, l’attentat de Grand-Bassam alors que le gouvernement a rassuré quant à la sécurité des populations, le scandale des logements sociaux, etc.
Dernièrement, pour dénoncer la cherté de vie, toute la Côte d’Ivoire s’est levée contre les ministres de l’Energie, du Transport, du commerce. Mais, le chef de l’Etat n’a pas vu l’utilité de limoger ces derniers et mettre des personnes compétentes. Toute chose qui fait croire que le président de la République Alassane Ouattara est plus porté sur l’honneur du RHDP pour lequel il ne badine pas que sur la souffrance des Ivoiriens pour lesquelles il peut relativiser.
César DJEDJE MEL
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