Si l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, condamné par contumace par la cour d'assises d’Abidjan à 20 ans de prison dans l’affaire de « pillage » de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), « est en Côte d'Ivoire, la justice avisera », a dit mercredi le ministre ivoirien de la Justice et des droits de l’homme, Sansan Kambilé.
« Concernant M. Laurent Gbagbo, je vous dirai que depuis 2011, de nombreuses procédures ont été engagées contre plusieurs personnes (après la crise post-électorale). Le moment venu, s’il est en Côte d'Ivoire, la justice avisera », a déclaré à la presse M. Kambilé à l’issue d’un Conseil des ministres.
Sur la question du retour de M. Gbagbo en Côte d'Ivoire, le porte-parole du gouvernement ivoirien, Sidi Touré, a affirmé que « la décision lui appartient », ajoutant ne pas avoir de « commentaires particuliers » à faire sur cette poursuite.
« Le fait qu'il rentre à Abidjan, la décision lui appartient, pour le reste nous n’avons pas de commentaires », a insisté le porte-parole du gouvernement ivoirien, Sidi Touré, par ailleurs ministre de la Communication et des médias.
Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont décidé mardi à la majorité de l’acquittement de MM. Gbagbo et son co-accusé Charles Blé Goudé, estimant que le procureur n’a « pas présenté d’éléments suffisants pour prouver le bien-fondé de l’affaire au-delà de tout doute raisonnable ».
Cette décision de la Chambre préliminaire I de la CPI en faveur de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé intervient à la suite d’une requête de la défense, le 23 juillet 2018, demandant l’acquittement et la libération immédiate.
Simone Gbagbo, son épouse, se dit « dans la joie » et « attend le plus rapidement possible » qu'il rentre en Côte d'Ivoire après son acquittement par les juges de la Cour pénale internationale (CPI). Ses partisans en Côte d'Ivoire ont jubilé à l’annonce du verdict de la juridiction pénale internationale.
Les deux accusés étaient poursuivis pour crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences postélectorales ivoiriennes de 2010-2011, ayant fait plus 3 000 morts dans le pays. Pour Amnesty International, cette décision va créer « une vive déception pour les victimes ».
Mercredi, la Cour pénale internationale a rejeté la demande de maintien de MM. Gbagbo et Blé Goudé, qui sont définitivement acquittés.
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