Il s’est déclaré candidat à la présidentielle 2020. Sylvain Takoué, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne manque pas d’occasion pour critiquer le pouvoir ivoirien et le président Ouattara en particulier. C’est qu’il a fait à l’occasion de la célébration de la fête du travail du 1er mai 2017. Dans une déclaration du lundi 1er mai dont copie nous est parvenue, il dénonce la trêve sociale souhaitée par le gouvernement ivoirien.
« Ce que je pense de la célébration de ce 1er mai à la Présidence ? C’est que, comme d’habitude, les travailleurs de Cote d’Ivoire ont eu droit à leur 1er mai folklorique au palais présidentiel. Nous constatons simplement que c’est un ballet traditionnel qui a permis à 5 centrales syndicales (Humanité, Unaptlci, Fasaci, Dignité et Ugtci) de faire le même récital sur les mêmes doléances concernant les mêmes problèmes socio-professionnels.
La sacro-sainte messe a, une fois encore, été dite, mais pour que la Cote d’Ivoire continue de dormir debout en plein tumulte social, parce qu’on voit bien tous les discours ont été réglés sur mesure pour ne laisser rien filtrer des problèmes et préoccupations réels du grand corps social malade. Nous avons vu qu’en réponse, le Chef d’Etat a encore parlé de la croissance économique de 9% par an et de la fameuse émergence chantée sur tous les toits. Il s’est dit, à la fois, très triste, peiné et meurtri d’avoir été secoué par les évènements sociaux du premier trimestre 2017. C’est sa perception des choses.
C’est lui le Chef de l’Etat. Qui, plus que lui, devait avoir à être secoué par les revendications sociales d’un pays malade de son destin raté ? Mais on a aussi entendu le Chef d’Etat revendiquer, au-delà de tout, la trêve sociale qui continue d’être négociée avec acharnement par son gouvernement, pour calmer les ardeurs du front social. Nous pensons que cette trêve n’est demandée que pour gagner du temps et faire accepter, à tous, qu’il est normal que la Côte d’Ivoire ait mal à tout : conditions de vie exécrables, pouvoir d’achat effrité et insuffisant face à l’inflation galopante, conditions salariales asphyxiantes, productions agricoles en mévente, insécurité préoccupante, niveau d’éducation au rabais, etc.
Bref, le Chef d’Etat nous dit que tout va bien, malgré ces réalités que les Ivoiriens vivent au quotidien et que la redistribution de la richesse nationale est irréprochable. Mais on ne demande pas une trêve sociale quand tout va si bien dans le meilleur des mondes. Un gouvernement ne peut pas passer du temps à demander la trêve sociale au front socio-professionnel du pays, surtout quand on a promis des pluies de milliards pour que pays baigne dans l’aisance. Qu’on ne soit pas amnésique sur cette question. Tout cela, on le voit bien, n’est que de la poudre jetée aux yeux. Quand on veut des applaudissements, comme le Chef de l’Etat l’exige, lui-même, de plus en plus publiquement, il faut mériter ces applaudissements.
En clair, le discours d’Etat servi au pays, ce 1er mai, était vide et sonnait la rengaine de l’auto-satisfaction, pendant que le pays en attendait tout autre chose. On voit bien que nos gouvernants sont essoufflés et qu’il faut démocratiquement en finir avec ce rapport de monarchie déguisée à sujets, et où se fait ce jeu qui endort le peuple sur des lauriers imaginaires. C’est pourquoi je propose, en tant que candidat à la présidentielle de 2020, de quitter l’ère d’une Côte d’Ivoire dont les dirigeants demandent à être applaudis pendant que ceux qu’ils gouvernent ont faim.
Car, ce que veulent les Ivoiriens, c’est de ne plus être pauvres à ce point d’aller quémander, chaque 1er mai, leur propre bien-être à un Chef d’Etat omnipotent. Je suis candidat pour que la Côte d’Ivoire nouvelle, en rupture avec la tradition des régimes omnipotents, démocratise l’accès à l’égalité sociale, selon un système plus efficace de production concevable et de redistribution honnête de la richesse nationale. Je suis candidat pour que soit mis fin à la monarchie présidentielle qui empêche la mise en place et le fonctionnement démocratique d’un tel système égalitaire en Côte d’Ivoire.
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