Les avocats de Simone Gbagbo ont dénoncé mercredi des risques de blocage du procès de l'ex-première dame de Côte d'Ivoire, jugée pour des crimes contre l'humanité commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011 et dont l'audience a été renvoyée à mardi.
Entrecoupé de nombreuses suspensions depuis son ouverture le 31 mai 2016, le procès est quasiment à l'arrêt depuis le retrait fin novembre des avocats de la défense, allant de report et en report après des discussions de procédure.
"Ca ne va pas se poursuivre comme ca!" a lancé, à la sortie de l'audience au palais de justice d'Abidjan, le bâtonnier Claude Maintenon, un des avocats commis d'office à la défense de Mme Gbagbo fin décembre, pour remplacer ses précédents conseils qui avaient refusé de poursuivre leur travail.
"Vous ne pouvez pas nous constituer d'office sans nous donner les moyens de défendre l'accusée", a-t-il martelé.
Fin novembre 2016, Ange Rodrigue Dadjé, l'avocat de Mme Gbagbo, avait quitté la salle d'audience pour protester contre le rejet par le tribunal d'une demande de comparution de nombreuses personnalités de la crise ivoirienne.
L'actuelle équipe de défense estime notamment "ne pas être sur le même pied d'égalité avec l'accusation", à qui elle reproche de ne pas lui avoir transmis toutes les pièces en sa possession.
"Faux" a réagi le procureur Aly Yéo, "les pièces qui sont dans mes dossiers ont toutes été fournies à la défense."
La défense de Mme Gbagbo a annoncé une prochaine conférence de presse pour
expliquer sa position.
Mme Gbagbo est jugée pour son implication présumée dans des tirs d'obus sur le marché d'Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara, rival de son mari Laurent Gbagbo à la présidentielle de novembre 2010, et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.
Ces crimes ont été commis lors de la crise qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays, après le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire électorale de M. Ouattara.
Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", prononcée en 2015. Son mari est jugé de son côté par le Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour des crimes contre l'humanité commis pendant la crise de 2010-2011.
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